Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada de l'Observatoire-Fédéral-d'Astrophysique est situé au sommet d’une colline s’élevant à 227 mètres au-dessus du niveau de la mer, à Victoria en Colombie-Britannique. Construit de 1914 à 1918, l’observatoire est une structure cylindrique de 20,2 mètres de diamètre et haute de 22,3 mètres, coiffée d’un dôme où deux plaques incurvées s’ouvrent pour permettre au télescope d’explorer le ciel nocturne. Le bâtiment éminent de deux étages et d’une charpente d’acier est revêtu de panneaux de métal peints en blanc, et comprend des décorations architecturales d'inspiration classique comme des pilastres, des cordons, et des cintres. La reconnaissance officielle vise l’emprise au sol du bâtiment de l’observatoire.
Valeur patrimoniale
L'observatoire fédéral d'astrophysique a été désigné lieu historique national du Canada parce que :
- c'est un observatoire de renommée mondiale qui a été le cadre de nombreuses découvertes sur la Voie lactée, grâce à son télescope de 1,83 mètre et à ses spectroscopes; de plus, les recherches faites là-bas en collaboration avec des observatoires étrangers ont permis à des astronomes canadiens de jouer un important rôle international;
- il a été construit selon les techniques de conception les plus sophistiquées au monde pour ce type d'installation et après de vastes consultations à l'échelle internationale; remarquable pour sa précision, la clarté de ses verres d'optique et ses spectroscopes, il a permis d'améliorer la mesure des vitesses radiales, des parallaxes spectroscopiques et des orbites spectroscopiques;
- il a un lien direct avec les travaux de l'astronome canadien John Plaskett, qui, en 1922, y a fait la découverte de l'étoile binaire la plus massive connue jusqu'alors, et avec de nombreux autres astronomes canadiens de renom qui sont respectés partout dans le monde et qui ont exploité ses installations pour mieux comprendre l'univers et perfectionner les équipements techniques utilisés dans les observatoires terrestres;
- sa charpente en acier est revêtue d'une enveloppe métallique fonctionnelle qui s'orne, par contraste, de pilastres, d'entablements et d'autres décorations architecturales d'inspiration classique.
L’Observatoire fédéral d’astrophysique (OFA) est construit au début du XXe siècle dans la foulée des développements dans la technologie des télescopes à réflexion auxquels sa conception en charpente en acier s’apparente. En 1914, l’astronome canadien et premier directeur de l’OFA, John S. Plaskett, désigné personne d’importance historique nationale du Canada, a réussi à persuader le gouvernement fédéral de financer la construction d’un nouvel observatoire doté d’un télescope à réflexion très puissant. De son achèvement en 1918 jusqu’en 1960, l’OFA a compté parmi les principaux centres de recherche en astrophysique du monde.
Plusieurs découvertes ont été faites à l’OFA grâce à son télescope à réflexion de 1,83 mètres et ses spectroscopes. Parmi les premiers travaux menés, l’identification et la classification d’étoiles de haute température ont été les plus importants. En 1922, John Plaskett a découvert une binaire spectroscopique quatre fois plus massive que toutes celles connues jusque là. Durant les années 1920 et 1930, l’OFA a aussi produit des études approfondies sur la nature de l’évolution des étoiles et sur leurs mouvements dans l’espace, ce qui a enrichi les connaissances sur la rotation de la Voie lactée et le vieillissement des étoiles. La majorité des travaux de l’OFA étaient axés sur des catégories d’étoiles particulières, pour lesquels tant l’OFA que les astronomes canadiens se sont fait remarquer à l’échelle internationale.
L’OFA est construit selon la conception la plus avancées au monde, à l’époque, pour un observatoire. Le télescope de 1,83 mètres, remarquable pour sa précision, la clarté de ses verres optiques et ses spectroscopes était une merveille d’ingénierie et fut temporairement le plus grand télescope au monde. L’ouverture numérique utile du télescope convenait parfaitement à la spectroscopie stellaire à l’OPA, et son support asymétrique, le premier de ce type pour un télescope à réflexion, lui donnait accès à une très grande partie du ciel. Les dispositifs à entraînement électrique avaient été mis de côté au profit de dispositifs mécaniques traditionnels à roulement à billes, réduisant les coûts sans sacrifier la précision.
Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, décembre 2008; Rapport - Observatoire fédéral d’astrophysique, Saanich (Colombie-Britannique), 2008-057.
Éléments caractéristiques
Les principaux éléments qui donnent au lieu sa valeur patrimoniale sont les suivants :
- son emplacement isolé au sommet d’une colline à Saanich, en Colombie-Britannique;
- son implantation stratégique à 227 mètres au-dessus du niveau de la mer;
- sa volumétrie cylindrique simple coiffée d’un dôme composé de deux plaques incurvées qui s’ouvrent pour permettre au télescope de fixer le ciel nocturne;
- la coquille du bâtiment, dont la structure légère facilite la rotation;
- son revêtement extérieur en panneaux métalliques peints en blanc avec des touches de bleu;
- son portique d’entrée en saillie, composé d’une porte à deux battants bleue, d’une imposte cintrée, de colonnes latérales qui soutiennent un petit toit à fronton, orné de cordons et d’un entablement aux armoiries du Dominion du Canada qui coiffe le fronton de la porte avant;
- l’ornementation d'inspiration classique apposée sur la structure d’acier, telles que les cordons, les pilastres et les arches;
- le pilier massif en forme de H fait de béton armé coulé sur place sur lequel repose le télescope s’élevant à environ dix mètres de la fondation;
- son télescope à réflexion de 1,83 mètres, y compris le miroir du télescope, le support asymétrique et le spectroscope fixe encastré dans une boîte solide et recouvert d’un étui thermique;
- les caractéristiques intérieures, y compris les roues d’acier d’origine reliées à des poids et à des poulies et utilisées pour faire tourner le dôme; le tambour circulaire et les panneaux latéraux rivetés, les pilastres et les double-fenêtres rehaussées de bleu; l’axe polaire de neuf tonnes et demi;
- l’équipement de contrôle d’origine du télescope, y compris les roulements à billes qui soutiennent les axes polaire et de déclinaison du télescope, le dispositif utilisé pour modifier les modes de fonctionnement des miroirs et les verres optiques;
- son aménagement intérieur fonctionnel, à savoir le rez-de-chaussée, où se trouve l’appareil pour la couche spéculaire sous vide et les poulies du tambour, et l’étage bâti autour du pilier du télescope portant l’équipement du télescope, l’ancienne chambre noire et une salle d’ordinateur;
- ses planchers de terrazzo d’origine, notamment l’inscription associée à l’ouverture de l’observatoire prévue en 1916.