Description du lieu patrimonial

La salle forestière est un bâtiment vernaculaire commercial rectangulaire de trois étages qui présente des détails de style à l’italienne sur la façade avant donnant sur la rue Main. La façade sud fait face à la rue Prince. L'avant du bâtiment fait face à la rivière Saint Jean et une église marque la limite nord. Elle est située dans la ville de Hartland.

Valeur patrimoniale

Le bâtiment Forester Hall a été désignée lieu patrimonial local en raison de ses caractéristiques structurales propres à son époque, de sa contribution aux activités sociales et aux loisirs de la collectivité, et de son apport aux services commerciaux de la ville.

Le bâtiment présente des caractéristiques structurales extérieures simples, mais typiques de la période de sa construction, qui connaissait un ralentissement économique à la fin du XIXe siècle. Ces caractéristiques se reflètent dans le plan rectangulaire de trois étages, le bardage à clins sobre, la construction symétrique et le peu d'ornementation. Les proportions, l'emplacement et les détails des fenêtres reflètent aussi le style d'origine. Le bâtiment est situé à l'angle d'une intersection, tout près des rues, et il se distingue par sa taille et ses consoles ornementées sous l'avant-toit et les entablements.

L'intérieur du troisième étage est important à la fois sur le plan structurel et social. Le plan spatial et la plupart des détails intérieurs sont intacts. Ces détails incluent un large escalier, un plafond à voûte en berceau et un plancher en bois. Des noms et des dates allant de 1923 à 1940 sont inscrits au crayon dans l'escalier. Les murs peints blanc pâle exposent une large bande vert pâle tout autour ainsi que des touches rouge pâle qui paraissent à différents endroits. Le plafond à voûte en berceau expose des bandes bleu pâle. La partie extérieure du plancher en bois naturel se démarque d'une section au milieu de la pièce où les planches sont disposées dans une direction différente. À cet endroit, les clients pouvaient louer des patins pour 15 cents la paire et circuler autour de l'orgue mécanique qui se trouvait au milieu de la pièce. De la pierre ponce concassée était appliquée sur le plancher afin de le rendre « rugueux » pour les patineurs; elle était ensuite enlevée lorsque venait le temps de présenter des films muets au public.

Le bâtiment a d'abord été occupé vers 1897 par l'Ordre indépendant des forestiers, lequel encourageait une cause humanitaire commune. Ce groupe tenait ses réunions au deuxième étage, laissant ainsi le rez-de-chaussée à la disposition de la collectivité, qui s'en servait pour des activités sociales comme des carnavals d'hiver, des matchs de basket-ball, la présentation de films muets ou d'autres rassemblements de différents groupes communautaires. Un garage commercial privé a acheté le bâtiment en 1919 et en 1925, celui-ci avait été agrandi afin d'inclure un sous-sol en béton partiel pour une fournaise à bois. Toute la structure du bâtiment avait aussi été soulevée pour ajouter un autre étage au niveau de la rue où le garage est demeuré. Historiquement, les familles habitaient souvent là où elles travaillaient. Les rénovations ont donc permis d'ajouter un logement au deuxième étage, ainsi qu'un espace ouvert réservé à un atelier de peinture et à l'entreposage de véhicules, puisqu'en général, les gens ne conduisaient pas pendant l'hiver. Une autre petite annexe à l'arrière du bâtiment servait d'entrée à l'espace ouvert du deuxième étage. Les véhicules pouvaient ainsi entrer à l'intérieur et passer par une rampe jusqu'au deuxième étage, où ils étaient stationnés. Au printemps, les propriétaires des véhicules entretenus pouvaient venir les reprendre pour l'été. Des pompes à essence avaient aussi été ajoutées devant le bâtiment, près de la rue. Ces pompes munies de bouteilles de verre sur le dessus remplissaient par gravité le réservoir des véhicules. Le troisième étage a servi de salle communautaire et de piste de patinage à roulettes jusque dans les années 1940, avant de devenir un lieu d'entreposage. Aujourd'hui, le bâtiment continue à répondre aux besoins sociaux et commerciaux de la ville, ce qui en fait un atout précieux pour l'histoire de celle-ci.

Sources : « Hidden History of Hartland » de Doris Kennedy, situé à l'hôtel de ville de Hartland ; Archives de l'hôtel de ville de Hartland, dossier "Forester Hall".

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la salle forestière incluent notamment :
- le plan rectangulaire de trois étages en bois ;
- le toit en croupe avec une cheminée en brique qui se dégage en son centre ;
- le bardage à clins patiné par le temps sur les façades nord et arrière du bâtiment ;
- les larges planches cornières encadrées par une garniture de planche étroite en relief formant un arc sous la corniche et qui rejoint au coin une autre planche reproduisant le même motif et donnant l'apparence d'une colonne pleine ;
- une série de consoles sculptées en bois espacées le long du soffite sous l'avant-toit ;
- les consoles en bois sous les entablements des fenêtres aux étages supérieurs ;
- au troisième étage, les treize fenêtres d'origine à guillotine double à un carreau, avec des carrés de verre coloré dans les quatre coins du carreau supérieur séparés par des carreaux non colorés ;
- l'ouverture de l'entrée encadrée en retrait dans laquelle s'insérait autrefois une porte de garage.

Les éléments caractéristiques de l'intérieur de la piste de patinage à roulettes au troisième étage incluent notamment :
- les noms et les dates variant de 1923 à 1940 inscrits au crayon sur les murs du large escalier ;
- le plan spatial intérieur, comprenant une grande pièce ouverte, finie en planches étroites recouvrant un plafond à voûte en berceau, un petit vestiaire fermé avec un banc et deux pièces donnant sur la grande salle de rassemblement ;
- les planches de bois dur du plancher, dont les formes et les angles sont orientés de manière à faciliter le patinage à roulettes ;
- les murs peints en vert avec des traces de blanc et de rouge pâle dans la partie supérieure, et la bande bleu et vert pâle au plafond.