Description du lieu patrimonial
Le pont couvert de la Frontière, cité monument historique, est un pont couvert de type « Town simple » construit en 1896. La structure d'une seule travée mesure 31,04 mètres de long et 4,95 mètres de large. Elle est composée de fermes constituées de madriers placés en diagonale, formant un large treillis entre les cordes supérieures simples et les cordes inférieures doubles. La charpente est couverte d'un lambris de planches verticales à mi-hauteur et est coiffée d'un toit aigu à deux versants droits en tôle. Le pont couvert de la Frontière permet d'enjamber le ruisseau Mud, en milieu rural, dans le canton de Potton.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale du pont couvert de la Frontière repose sur sa représentativité comme pont couvert. Un pont couvert est une construction en bois munie d'un toit, érigée pour la circulation des personnes ou des véhicules au-dessus d'un obstacle à franchir et dont les fermes constituent les éléments porteurs. Au Québec, entre le début du XIXe siècle et la décennie de 1950, environ 1500 ouvrages de ce genre sont construits. Lieux de passage, ils donnent accès aux terres de colonisation et permettent la mise en marché des produits agricoles. Ils sont donc indissociables de l'histoire du Québec. Le pont couvert de la Frontière, construit en 1896, est l'un des rares ponts couverts du XIXe siècle subsistant sur le territoire québécois.
La valeur patrimoniale du pont couvert de la Frontière repose également sur son intérêt architectural. Il témoigne de l'utilisation des fermes de type « Town simple » dans la conception des ponts couverts au XIXe siècle. Ce modèle de ferme est breveté en 1820 par l'architecte américain Ithiel Town (1784-1844). Il est constitué de madriers placés en diagonale, formant un large treillis entre les cordes supérieures et inférieures. Les madriers sont attachés l'un à l'autre à chaque intersection par des chevilles de bois. Solide, léger, facile à construire et économique, ce type de structure devient très populaire aux États-Unis. Il est rapidement diffusé au Québec, notamment en Estrie. Le pont couvert de la Frontière constitue un des derniers exemples québécois d'utilisation de la ferme de type « Town simple ». Ce pont possède en outre plusieurs caractéristiques peu répandues, comme le lambris de planches verticales à mi-hauteur laissant voir la structure en treillis. Celle-ci est très semblable à certains ponts couverts de la Nouvelle-Angleterre. Les portiques à linteau droit et les contreforts triangulaires latéraux le distinguent aussi des autres ponts québécois. Le pont couvert de la Frontière rappelle la forte influence des modèles étasuniens dans la conception des ponts couverts de l'Estrie, au XIXe siècle.
Source : Canton de Potton, 2009.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés du pont couvert de la Frontière liés à son implantation comprennent, notamment :
- sa situation au-dessus du ruisseau Mud, sur des éperons rocheux, en milieu rural, à proximité de la frontière canado-étasunienne.
Les éléments clés du pont couvert de la Frontière liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont la travée unique mesurant 31,04 mètres de long et 4,95 mètres de large, le toit aigu à deux versants droits et les contreforts latéraux triangulaires;
- les caractéristiques de la structure de type « Town simple », dont les fermes constituées de madriers placés en diagonale formant un large treillis, les cordes supérieures simples, les cordes inférieures doubles ainsi que le chevillage en bois;
- la charpente de la toiture, dont les chevrons et les pièces de contreventement;
- les matériaux, dont le parement à mi-hauteur de planches verticales ainsi que la couverture en tôle ondulée;
- les ouvertures, dont les portiques à linteau droit et les larges ouvertures latérales.