Description du lieu patrimonial
La salle anglicane du complexe St. James, citée monument historique, est un édifice communautaire de tradition anglicane érigé en 1888. Le bâtiment en brique rouge et aux fondations dégagées présente un plan rectangulaire et une élévation d'un étage. Il est surmonté d'un toit à deux versants droits. La façade, aménagée sur un mur pignon, est dotée d'un porche central. L'édifice est implanté en retrait de la voie publique, sur un terrain planté d'arbres matures, dans le noyau institutionnel anglican, au coeur de la ville de Farnham.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale de la salle anglicane du complexe St. James repose sur son intérêt historique. L'édifice rappelle l'établissement et la croissance de la communauté anglicane de Farnham. Les premiers habitants du territoire actuel de la ville s'installent à partir de 1805. Le secteur se développe lentement au cours de la première moitié du XIXe siècle, notamment grâce à la construction d'une scierie en 1827 et d'un moulin à farine en 1840. Au milieu du siècle, la population de la localité est constituée majoritairement d'anglophones de foi protestante ou anglicane. Les anglicans célèbrent d'abord le culte dans un hôtel, mais se dotent d'une église entre 1847 et 1849, grâce à des fonds recueillis en Angleterre. La paroisse Saint-James devient autonome en 1882. En avril 1887, un comité est formé pour la construction d'une salle communautaire, à côté du presbytère. La plus grande partie des fonds nécessaires est obtenue grâce à la vente d'une école anglicane. Les plans de l'édifice sont préparés par le pasteur Thomas W. Mussen, après consultation de W. Robertson et de l'entrepreneur Pierre Gobeille. Ce dernier exécute les travaux qui se terminent en juillet 1888. La communauté anglicane décroît au cours du XXe siècle, mais la salle communautaire continue à servir de lieu de rencontre. Elle rappelle la présence anglicane à Farnham depuis le XIXe siècle.
La valeur patrimoniale de la salle anglicane du complexe St. James repose également sur son intérêt architectural. Elle témoigne de l'utilisation des formes inspirées de l'architecture classique dans la conception d'édifices anglicans. Bien que le vocabulaire néogothique soit privilégié pour la construction de leurs lieux de culte de tradition anglicane depuis le milieu du siècle, divers styles sont employés pour d'autres bâtiments paroissiaux, tels que les presbytères et les salles communautaires. La salle anglicane du complexe St. James présente plusieurs éléments tirés du vocabulaire classique, assemblés librement. Le portail cintré, l'ouverture en hémicycle du pignon de la façade et les retours de la corniche à consoles témoignent de cette influence. Le bâtiment constitue un exemple représentatif des édifices religieux érigés au Québec à la fin du XIXe siècle.
La valeur patrimoniale de la salle anglicane du complexe St. James repose aussi sur son implantation. Érigée à proximité de l'église, du cimetière paroissial et du presbytère, elle forme avec ces éléments le noyau institutionnel anglican. L'ensemble marque l'entrée du centre-ville de Farnham. Par ailleurs, la situation de l'édifice communautaire en retrait de la voie publique, sur un terrain paysager planté d'arbres matures, crée un espace de verdure mettant en valeur le bâtiment.
Source : Ville de Farnham, 2009.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de la salle anglicane du complexe St. James liés à son intérêt historique et à son implantation comprennent, notamment :
- sa situation dans le noyau institutionnel anglican, formé également de l'église, du cimetière paroissial et du presbytère;
- sa localisation en retrait de la voie publique, sur un terrain paysager planté d'arbres matures, à proximité du centre-ville.
Les éléments caractéristiques de la salle anglicane du complexe St. James liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage, les fondations dégagées, le toit à deux versants droits, la façade aménagée sur un des murs pignons et le porche central coiffé d'un toit à deux versants droits;
- les matériaux, dont le parement en brique, les fondations en pierre, la couverture en tôle ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois;
- les ouvertures, dont le portail (composé d'une porte à double vantail surmontée d'un tympan cintré), les fenêtres rectangulaires à guillotine, l'ouverture en hémicycle ainsi que les soupiraux;
- l'ornementation, dont la corniche à consoles, les retours de corniche, les linteaux et les arcs en brique;
- la haute souche de cheminée latérale en brique.