Description du lieu patrimonial

Le phare d’alignement postérieur, situé sur l’île Badgeley (Ontario), se compose d’une structure effilée en acier à trois paliers, surmontée d’une salle d’observation en bois et d’une lanterne en fer. La salle d’observation, équipée d’une fenêtre à guillotine à vitres multiples, est revêtue de bardeaux de cèdre et s’évase à son sommet en une corniche voûtée. La galerie au-dessus supporte une lanterne octogonale, elle-même couverte d’un toit en pente et d’une colonne de ventilation. La tour est peinte en blanc et se distingue par des éléments rouges contrastants et une marque de jour. Le phare repose sur un rocher en schiste brisé près de la côte et signale l’entrée du chenal du Nord. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le phare d’alignement postérieur est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de ses associations historiques ainsi que de ses valeurs architecturale et environnementale.

Valeur historique
Le phare d’alignement postérieur est une bonne illustration du thème des aides à la navigation dans la partie canadienne des Grands Lacs, découlant du développement économique de la région de la baie Georgienne. Il a été construite en réaction directe à l’ouverture d’une mine de silice sur la terre ferme, un événement important dans le cadre du développement économique de la communauté de Killarney, qui est demeurée presque entièrement dépendante du transport par eau jusque dans les années 1960. La structure est associée à un certain nombre de gardiens de phare dévoués, des membres de la communauté locale qui se sont distingués.

Valeur architecturale
Le phare d’alignement postérieur est un bon exemple du sous-type d’un phare à structure en acier, une adaptation ingénieuse d’une technologie mise au point pour la construction de moulins à vent. Construit d’après les plans préparés par le ministère de la Marine et des Pêcheries, il combine les caractéristiques de phares traditionnels avec une efficacité fonctionnelle et une méthode de construction durable adaptée aux endroits éloignés. Bien construite à l’aide de matériaux durables et soigneusement entretenue au fil du temps, la structure a jusqu’ici bien résisté malgré les rudes conditions climatiques auxquelles elle fut exposée.

Valeur environnementale
Situé bien en vue sur une côte rocheuse isolée, le phare d’alignement postérieur renforce le caractère maritime du secteur, où des structures artificielles ponctuent l’environnement essentiellement sauvage des rives boisées du lac. Encadrés par un arrière-plan constitué d’une forêt dense de conifères et faisant face aux eaux libres de la baie Georgienne, les terrains et le paysage entourant le phare demeurent inchangés depuis la construction de celui-ci. Du fait de sa forte présence dans un environnement côtier non bâti, la structure est bien connue des plaisanciers naviguant dans le chenal du Nord et constitue un important point de repère local.

Sources : Robert J. Burns, Les Phares de l’Ontario : 05-171 – 05-177, 06-053, Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, 05-171; Énoncé de la valeur patrimoniale, 05-171.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du phare d’alignement postérieur devraient être respectés.

Les éléments qui illustrent le thème historique des aides à la navigation dans la partie canadienne des Grands Lacs, notamment :
- sa combinaison de technologies novatrices du début du 20e siècle avec les caractéristiques des phares traditionnels.

Sa bonne conception esthétique, sa bonne conception fonctionnelle, ses matériaux et son exécution de bonne qualité, qui se reflètent dans :
- l’assemblage simple de ses trois constituantes fonctionnelles : la structure en acier, la salle d’observation et la lanterne, qui reflètent clairement la fonction de la tour;
- son ossature effilée en acier préfabriquée, une technologie empruntée aux moulins à vent, qui assure une base stable et durable et qui constituait une méthode efficace de construction parce qu’elle pouvait être facilement assemblée dans des endroits éloignés comme celui-ci;
- l’élégance de la portion supérieure de la tour, inspirée des phares en bois construits plus tôt, avec sa corniche voûtée, sa fenêtre à guillotine à vitres multiples munie d’un cadre en saillie et d’un linteau élaboré, sa galerie à balustrade et sa lanterne octogonale en fer;
- l’utilisation de couleurs contrastantes blanche et rouge et d’une marque de jour, qui permettent de mieux voir la structure le jour;
- la combinaison de matériaux durables de base, comme les sections boulonnées en acier de la charpente, sa construction en bois et le revêtement en bardeaux de cèdre, ainsi que le fer peint, qui ont tous bien résisté jusqu’à maintenant.

La manière dont le phare renforce le caractère maritime de sa région côtière rurale, qui se manifeste dans :
- son lien inchangé avec la côte rocheuse isolée sur laquelle il repose;
- sa silhouette reconnaissable, sa forme simple et ses couleurs contrastantes.