Description du lieu patrimonial

L’immeuble de Statistique Canada, aussi connu sous le nom de bâtiment 3 et de l’ancien bâtiment du Bureau fédéral de la statistique, est un bâtiment imposant composé d’une épine dorsale de quatre étages, flanquée de huit ailes plus basses de trois étages disposées de façon symétrique et créant plusieurs cours. Les retraits importants, les vastes pelouses ainsi que l’emplacement du bâtiment à l’extrémité d’une rue perpendiculaire contribuent à faire du bâtiment un site bien en vue le long de l’axe principal du campus du pré Tunney, malgré l’aspect général sobre de l’édifice. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

L’immeuble de Statistique Canada a été désigné édifice « reconnu » en raison de son importance historique, et de l’intérêt qu’il représente sur le plan architectural et environnemental.

Valeur historique
L’immeuble de Statistique Canada est l’un des meilleurs exemples de bâtiment de quartier général administratif national construit expressément à cette fin, dans ce cas-ci à la suite d’un élargissement important du mandat ministériel afin de développer de nouveaux programmes sociaux et économiques. En tant que premier bâtiment d’une série d’édifices à bureaux construits au pré Tunney, l’immeuble de Statistique Canada constitue également un très bon exemple de la phase initiale de développement de ce campus et représente le regroupement de ministères fédéraux au sein d’ensembles gouvernementaux suburbains. Le bâtiment est par ailleurs associé à Herbert Marshal, statisticien fédéral de 1948 à 1956, qui a joué un rôle clé en transformant le Bureau fédéral de la statistique de manière à répondre aux nouveaux défis posés par la période d’après-guerre, augmentant ainsi le profil de cet organisme au sein de la communauté internationale, et en assurant en particulier l’achèvement de l’immeuble de Statistique Canada.

Valeur architecturale
Conçu par le cabinet montréalais bien connu de Ross, Patterson, Townsend & Heughan, l’immeuble de Statistique Canada est un bon exemple d’édifice à bureaux institutionnel conçu dans le style classique moderne, malgré les importantes modifications apportées au fil des ans. Son caractère formel provient principalement de son plan d’implantation et de sa volumétrie, mais il est également renforcé par les piliers massifs en pierre à l’extrémité de chacune des ailes et par les avant-cours centrales mises en relief par des murs bas, des piliers et des lampes. Simple et efficace sur le plan fonctionnel, l’immeuble de Statistique Canada a été construit avec des matériaux courants et durables, assemblés avec soin.

Valeur environnementale
En raison de sa taille, de sa volumétrie, de son style et de ses matériaux, l’immeuble de Statistique Canada continue de renforcer le caractère d’origine du site défini comme un campus de bâtiments bas en brique. Son emplacement privilégié et sa fonction prestigieuse en font un édifice important au sein du campus.

Sources : Geneviève Charrois et Catherine Cournoyer, Dix Bâtiments – Pré Tunney, Ottawa, Ontario, Bureau d'examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, 04-050-058, 062; 3 / L’immeuble de Statistique Canada, Pré Tunney, Ottawa, Ontario, Énoncé de la valeur patrimoniale 04-051.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l’immeuble de Statistique Canada devraient être respectés.

Son expression esthétique dans le style classique moderne, comme en témoignent :
- ses lignes horizontales, mises en valeur par la volumétrie basse, le toit-terrasse, la brique couleur chamois et les bandeaux ininterrompus de fenêtres entourés de moulures en pierre, tous des éléments typiques des bâtiments construits au cours de la phase initiale de développement du pré Tunney;
- par contraste, la verticalité de ses entrées principales, avec leurs encadrements massifs en pierre et leur fenestration généreuse qui s’étire sur trois étages, exprimant à l’extérieur la présence du hall central et du noyau de circulation verticale. Des piliers massifs en pierre sont également utilisés à chacune des extrémités des huit ailes du bâtiment afin de créer un encadrement autour des fenêtres qui ressemble à une colonnade;
- la forte symétrie et le caractère institutionnel formel des façades principales, profondément en retrait par rapport à la rue, renforcés par les voies d’accès axiales (dans le prolongement de la rue Sorrel à l’ouest), les allées centrales encadrées par des piliers coiffés de lampes en bronze et des murs bas en pierre délimitant les avant-cours.

Sa bonne conception fonctionnelle, courante pour les bâtiments institutionnels de l’époque, comme en témoigne :
- le plan d’implantation en double H, simple et facile à adapter, avec ses huit ailes et ses corridors centraux bordés de pièces de chaque côté, offrant une ventilation et un éclairage naturels abondants.

L’utilisation de matériaux courants et durables, assemblés avec soin, comme en témoignent :
- son revêtement en brique, ses moulures en pierre autour des fenêtres, sa structure composée de dalles et de blocs en béton de même que son revêtement de sol en terrazzo à l’intérieur;
- les lampes en bronze situées dans les avant-cours ainsi que les murs recouverts de marbre des vestibules et de l’entrée principale, qui témoignent de la fonction prestigieuse abritée par le bâtiment.

Son rôle dans le renforcement du caractère du groupe de bâtiments bas en brique construits au cours de la phase de développement du pré Tunney et en tant que point de repère familier pour la communauté de fonctionnaires travaillant sur le campus, comme en témoignent :
- sa taille, sa volumétrie, son style, ses matériaux et sa fonction importante;
- ses retraits généreux et ses vastes pelouses, malgré la construction voisine de l’édifice R.H. Coats et de l’édifice Jean-Talon dans les années 1970, et le remplissage partiel de la plupart des cours extérieures créées entre les huit ailes du plan en double H;
- son emplacement privilégié le long de l’axe principal du campus du pré Tunney (promenade Tunney’s Pasture) de même qu’à l’extrémité d’une artère perpendiculaire, la promenade Sorrel.