Description du lieu patrimonial
Le site des anciens moulins LeBlanc/Bourque est situé au ruisseau Fox Creek, soit du côté nord-est du pont du ruisseau et du chemin Melanson, dans le quartier de Saint-Anselme à Dieppe. Le site comprend les vestiges du barrage, des pieux du moulin et des meules de la meunerie, construits vers 1840.
Valeur patrimoniale
Les moulins LeBlanc/Bourque sont reconnus pour leur association avec l’industrie de scierie et de meunerie chez les Acadiens pendant les années 1815-1870.
La valeur patrimoniale de ces vestiges repose d’abord sur leur association avec l’industrie de scierie chez les Acadiens pendant le XIXe siècle. C’est vers 1840 que Charles Pinou LeBlanc (1786-1861) construit ce complexe de moulin à scie, qui fut hérité par ses fils Louis et Fleurent pendant la décennie suivante.
À partir des années 1820 jusqu’aux années 1860, les moulins à scie et à farine poussèrent comme des champignons sur les rives des cours d’eau, si bien qu’au milieu des années 1830, il n’y avait pas moins de 500 de ceux-ci au Nouveau-Brunswick. Celles de LeBlanc ressemblaient à la majorité de ces petites industries familiales du comté de Westmorland.
Ces scieries étaient des structures assez simples. Elles consistaient en une chaussée construite à travers d’un cours d’eau et munie d’une vanne. Les engrenages et la scie se trouvaient à l’intérieur d’un édifice bas et fonctionnel auquel était assujettie la roue hydraulique en bois. La majorité de ces premiers moulins n’avaient qu’une seule lame verticale. La production pouvait être augmentée en ajoutant des scies. Dans ce cas, on disait que la scierie était dotée d’une scie multiple « gang saw ».
Le sciage était un procédé assez lent, soit à peu près 2 000 pieds en 10 heures, ou encore 500 planches sciées entre le lever et le coucher du soleil, soit à peu près 600 billots de pin et d’épinette ainsi que 160 000 pieds de planches par année. En 1870, la scierie de Louis LeBlanc de 30 chevaux vapeurs, avec un capital fixe de 1 600 $, fonctionna 6 mois, avec une main-d’œuvre de huit hommes. Deux milles arbres furent coupés ce qui donna une production de 160,000 pieds de planches, revêtements à clins et madriers, de même que 50,000 lattes.
La valeur patrimoniale de ces vestiges repose également sur leur association avec l’industrie de meunerie ou de moulin à farine. Une meunerie fut ajoutée au complexe vers 1850. En 1860, celle-ci, d’une valeur estimée de 600 $, comptait deux employés. Un moulin à farine de l’époque décortiquait en moyenne 200 boisseaux de grains de semence de blé, de blé d’Inde et de sarrasin, en plus de moudre 30 barils de farine pour une valeur totale de 280$ par année.
En 1871, Philippe Bourque (1834-1921) devint propriétaire des deux moulins qui ont été abandonnés peu de temps après.
Source : Ville de Dieppe, dossier des lieux patrimoniaux (2), C4
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques qui décrivent le site des anciens moulins LeBlanc/Bourque incluent notamment :
- la proximité du site au cours d’eau ;
- les vestiges du barrage ;
- les vestiges des pieux du bâtiment du moulin ;
- les vestiges des meules.