Description du lieu patrimonial
L'église de Saint-Jacques, citée monument historique, est un lieu de culte de tradition catholique érigé de 1916 à 1918. L'édifice en pierre présente un plan en croix latine composé d'une nef, d'un transept et d'un choeur en saillie terminé par un chevet plat aux angles arrondis. Le bâtiment est coiffé d'un toit à deux versants droits couronné d'un lanternon à la croisée du transept. La façade est encadrée de deux tours légèrement en saillie surmontées d'un clocher et d'une flèche. La partie centrale de la façade comporte un portail triple au-dessus duquel se trouve une fenêtre cintrée bordée de deux niches. L'église de Saint-Jacques domine l'ensemble religieux composé du presbytère, du couvent des soeurs de Sainte-Anne et du Vieux Collège. Elle est située en retrait de la voie publique, au coeur de la municipalité de Saint-Jacques.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale de l'église de Saint-Jacques repose sur son intérêt architectural. Elle témoigne de l'influence du courant éclectique dans l'architecture religieuse au tournant du XXe siècle. L'éclectisme est un assemblage d'éléments architecturaux et ornementaux puisés dans les divers styles historiques et associés plus librement, dans une recherche de monumentalité et d'effets visuels nouveaux. L'Église catholique québécoise recourt souvent à l'éclectisme pour la construction de ses lieux de culte au début du XXe siècle. L'église de Saint-Jacques est érigée de 1916 à 1918 selon les plans de l'architecte Louis Caron (1871-1926). L'édifice est représentatif de l'architecture éclectique, entre autres, par l'emploi d'éléments architecturaux variés issus de différents styles. La façade symétrique, les chaînes d'angle, l'oculus ainsi que les frontons renvoient au vocabulaire classique. Les ouvertures cintrées et groupées par trois ou quatre, les fenêtres rectangulaires jumelées ainsi que les arcatures rappellent l'architecture néoromane. En outre, l'ornementation concentrée essentiellement sur les clochers et les flèches traduit la recherche de monumentalité propre à l'architecture éclectique.
La valeur patrimoniale de l'église de Saint-Jacques repose aussi sur son intérêt paysager et historique. Composantes distinctives du paysage rural québécois, les églises constituent des points de repère qui signalent la présence de la paroisse. Elles constituent les figures dominantes des ensembles paroissiaux catholiques, véritables noyaux villageois. L'église de Saint-Jacques forme le coeur de la municipalité avec le presbytère de Saint-Jacques, le couvent des soeurs de Sainte-Anne et le Vieux Collège, cités monuments historiques. La maison du sacristain, le cimetière, son enclos et son calvaire s'ajoutent à ce noyau institutionnel. Son implantation en retrait de la voie publique et les espaces de verdure qui l'entourent la mettent en valeur. Par ses dimensions imposantes, ce lieu de culte domine la rue principale de la municipalité et les plaines environnantes. Il rappelle l'importance de cette première paroisse dans la région regroupant à l'origine plusieurs villages, dont Rawdon, Sainte-Julienne, la Savane de l'Épiphanie, Crabtree, Rivière Ouareau, Saint-Liguori et Saint-Alexis.
La valeur patrimoniale de l'église de Saint-Jacques repose en outre sur son association avec l'architecte Louis Caron (1871-1926). Ce dernier conçoit principalement des plans pour des bâtiments religieux. Sa production se concentre dans la région de Nicolet et au sud du fleuve Saint-Laurent. L'église de Saint-Jacques est l'un des rares lieux de culte élaboré par Caron à l'extérieur de ces limites. Elle est également considérée comme l'une des oeuvres les plus achevées de l'architecte.
Source : Municipalité de Saint-Jacques, 2008.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de l'église de Saint-Jacques liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan en croix latine composé d'une nef rectangulaire, d'un transept et d'un choeur en saillie terminé par un chevet plat aux angles arrondis ainsi que le toit à deux versants droits couvert de tôle à baguettes, coiffé d'un lanternon à la croisée du transept et percé de lucarnes cintrées;
- la façade en pierre à bossage, dont les deux tours latérales légèrement en saillie (surmontées d'un clocher octogonal, d'une flèche ouvragée ainsi que d'une croix et percées de portails en plein cintre), le fronton cintré brisé surmonté d'une croix, le portail triple (doté de portes à double vantail surmontées d'un tympan cintré), les fenêtres cintrées (dont certaines groupées par trois ou quatre), les fenêtres rectangulaires jumelées, les chambranles, l'arcature cintrée, les bandeaux, la corniche et les chaînes d'angle en pierre lisse;
- les murs de la nef et du choeur, dont la maçonnerie en pierre à bossage, les ouvertures cintrées, l'oculus, les chambranles en pierre de taille lisse, la corniche à denticules suivant les arcatures cintrées, les bandeaux et les amortissements.
Les éléments clés de l'église de Saint-Jacques liés à son intérêt paysager et historique comprennent, notamment :
- sa situation en retrait de la voie publique, sur un vaste terrain paysager;
- sa localisation à proximité du presbytère de Saint-Jacques, du couvent des soeurs de Sainte-Anne, du Vieux Collège, de l'ancienne maison du sacristain et du cimetière paroissial, dans le noyau institutionnel catholique.