Description of Historic Place
Le poste de relais pour le flottage du bois d'Opémican, classé site historique, est un ensemble de 14 bâtiments construits à partir de 1883. Ces édifices, disséminés le long de la baie d'Opémican, servaient à diverses activités reliées au transport du bois par voie d'eau. Le poste de relais est situé dans la municipalité de Témiscaming, au sud du lac Témiscamingue.
Heritage Value
La valeur patrimoniale du poste de relais pour le flottage du bois d'Opémican repose sur son intérêt pour l'histoire de l'industrie du bois au Québec et pour celle du développement du Témiscamingue. Pendant le XIXe siècle, le bois constitue le principal produit d'exportation du Québec, ce qui entraîne le développement et la colonisation des régions forestières. L'exploitation des forêts du Témiscamingue débute vers 1830 et s'intensifie pendant les dernières décennies du siècle. Le flottage est alors le seul moyen d'acheminer les billes du lieu de cueillette au lieu de transformation. Ouvert dans les années 1860, le site d'Opémican sert d'abord de chantier forestier et de centre d'approvisionnement pour d'autres chantiers. Une vingtaine d'années plus tard, il comprend une auberge, deux magasins, trois étables et un bureau de poste. À partir de 1888, l'endroit est le coeur de la navigation et du flottage sur le lac Témiscamingue. Les billes assemblées en estacades y sont remorquées, puis dirigées vers les moulins de la rivière des Outaouais ou vers le port de Québec pour être expédiées en Angleterre. Dès 1904, Opémican devient le centre administratif de la ICO (Upper Ottawa Improvement Company Limited), une coopérative fondée en 1866 pour réguler le flottage sur le lac Témiscamingue. C'est là que la compagnie loge ses employés, construit ses chaloupes et entretient les bateaux à vapeur servant au transport du bois, des colons et des marchandises. À la fin des années 1970, les opérations de flottage cessent, les billes étant désormais transportées par des camions à remorque. Le site d'Opémican témoigne donc d'une étape importante dans l'histoire de l'industrie du bois au Québec, en plus d'illustrer de manière unique une activité qui a contribué au développement du Témiscamingue.
La valeur patrimoniale du poste de relais pour le flottage du bois d'Opémican repose aussi sur son intérêt en tant qu'ensemble. Le lieu comprend aujourd'hui 14 bâtiments de bois ou de béton reliés au fonctionnement de ce centre d'exploitation forestière. Certains remontent à 1883 et comptent parmi les plus anciens de la région. Ce sont le caveau à légumes et le bâtiment principal. Ce dernier était initialement une auberge et a été agrandi par quelques ajouts. Parmi les autres constructions se trouvent la maison du surintendant, la remise, les deux hangars à bois, les latrines, le bâtiment de bureaux, l'atelier de mécanique et de forge, l'atelier de menuiserie, de charpenterie et de chalouperie, le garage, le hangar à estacades, l'entrepôt et le hangar à foin. La plupart d'entre eux datent de 1904, les autres ayant été construits entre 1959 et 1969. Ensemble, ces bâtiments témoignent des activités commerciales, artisanales et domestiques qui se sont déroulées à cet endroit.
La valeur patrimoniale du poste de relais pour le flottage du bois d'Opémican repose également sur sa rareté. Il subsiste plusieurs exemples de moulins à scie et d'usines de transformation du bois au Québec. Cependant, le flottage a laissé peu de traces et est surtout connu par les nombreux récits de draveurs. Ce poste de relais est ainsi l'un des rares témoins architecturaux à subsister de cette activité disparue.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2005.
Character-Defining Elements
Les éléments clés du poste de relais pour le flottage du bois d'Opémican comprennent, notamment :
- la présence de 14 bâtiments le long de la baie d'Opémican, au lac Témiscamingue;
- la relation des bâtiments entre eux et avec le cours d'eau;
- la maison du surintendant, avec ses fondations en béton, sa charpente claire lambrissée de planches, sa couverture en bardeaux d'asphalte et ses fenêtres à guillotine;
- la remise, avec sa charpente lambrissée de planches;
- le bâtiment principal de plan rectangulaire composé de trois sections (la première constituée d'une charpente en pièce sur pièce assemblée à queue d'aronde, et les deux autres, d'une charpente claire), ses fondations en pierre calcaire liées par du mortier de chaux et son toit à deux versants couvert de tôle ondulée et percé de lucarnes;
- le caveau à légumes, avec ses murs en bois rond et sa toiture en planches couverte de papier goudronné;
- l'atelier de mécanique et de forge, avec sa charpente en colombage lambrissée de planches recouvertes de tôle et sa toiture en planches couverte de tôle;
- l'atelier de menuiserie, de charpenterie et de chalouperie, avec sa charpente en colombage lambrissée de planches et sa toiture de planches couverte de tôle;
- le garage, avec ses murs en blocs de béton et son toit en terrasse;
- le hangar à estacades, avec ses murs formés de poteaux de bois et sa toiture en planches couverte de tôle;
- la rampe de mise en cale sèche.