Description of Historic Place
La boutique Garèle, citée monument historique, est un bâtiment commercial construit vers 1901. L'immeuble en brique se compose d'un corps principal de plan en «T» s'élevant sur deux étages et coiffé d'un toit plat. Un avant-corps d'un seul niveau, également couvert d'un toit plat, est disposé au sud-ouest de la façade. L'édifice, érigé légèrement en retrait de la rue, est situé à l'intersection d'une rue commerciale et d'une rue secondaire, au coeur du centre-ville de Saint-Lambert.
Heritage Value
La valeur patrimoniale de la boutique Garèle repose sur son intérêt historique. Ce bâtiment évoque le développement de la rue Webster comme artère commerciale importante dans le centre-ville de Saint-Lambert. Dès 1901, la boutique loge une pharmacie qui est tenue par Eugène Merrill Desaulniers (1868-1939) jusqu'en 1907. Médecin et homme politique, E. M. Desaulniers pratique la médecine à Saint-Lambert dont il est aussi maire en 1908 et 1909. Il siège également à l'Assemblée nationale comme député du comté de Chambly de 1909 à 1922. L'immeuble a par la suite servi d'atelier, de succursale bancaire et de restaurant. Parmi les différentes institutions qui s'y succèdent figurent, notamment, la St. Lambert and District Building Co. Ltd, la Banque de Montréal, la Blue and Grey Library ainsi que la compagnie Parkers Cleaners and Dryers. Par l'ancienneté de sa fonction commerciale, qui remonte au tout début du XXe siècle, et la diversité de ses locataires, la boutique Garèle témoigne de la continuité de la vocation commerciale qui caractérise la rue principale du « Village », ainsi désignée par les résidants de Saint-Lambert.
La valeur patrimoniale de la boutique Garèle repose aussi sur sa représentativité par rapport aux bâtiments commerciaux érigés en dehors des grandes villes. Implanté en bordure de la rue, l'édifice est situé à un emplacement stratégique, soit à l'intersection de la rue principale et d'une autre artère. Il possède des éléments typiques aux commerces implantés en milieu villageois, dont de grandes vitrines et une porte donnant facilement accès au commerce, disposée à l'angle de l'avant-corps et surmontée d'une enseigne. En outre, il est très fréquent que les commerces comprennent, comme dans ce cas-ci, des espaces habitables à l'étage où loge notamment le propriétaire. Entre autres, l'artisan a habité le bâtiment alors qu'il s'en sert comme atelier. La boutique Garèle est un exemple des plus représentatif de ce type d'édifice.
La valeur patrimoniale de la boutique Garèle repose également sur son intérêt architectural. D'une part, la présence sur l'avant-corps d'un décor classique, composé notamment d'un fronton, d'un entablement, de pilastres et d'un parapet est vraisemblablement un héritage de sa fonction bancaire. Les détails architecturaux de ce genre, qui composent habituellement le programme décoratif des banques, servent à exprimer le prestige, la richesse et le pouvoir de l'institution. D'autre part, le corps principal est caractéristique d'un type d'architecture répandu dans les noyaux urbains au tournant du XXe siècle. Il illustre cette catégorie architecturale, notamment, par son volume cubique à deux étages, ses murs en brique, son toit plat et la sobriété de son ornementation. Ce modèle de bâtiment, qui sert aussi bien à un usage domestique qu'à des fonctions mixtes, comme dans ce cas-ci, se retrouve également en dehors des grands centres urbains.
Source : Ville de Saint-Lambert, 2006.
Character-Defining Elements
Les éléments clés de la boutique Garèle liés à sa représentativité par rapport aux bâtiments commerciaux érigés hors des grandes villes comprennent, notamment :
- sa situation à l'intersection de deux rues, dont la rue principale de Saint-Lambert (l'avenue Victoria), avec une faible marge de recul;
- ses ouvertures, dont la porte donnant accès au commerce, disposée à l'angle de l'avant-corps, et les grandes vitrines commerciales de l'avant-corps.
Les éléments clés de la boutique Garèle liés à sa valeur architecturale comprennent, notamment :
- les ornements caractéristiques de l'architecture bancaire, dont le fronton, le parapet, les pilastres et l'entablement ornant l'avant-corps;
- les caractéristiques de l'architecture vernaculaire au tournant du XXe siècle, dont le volume cubique de deux étages, le revêtement en brique, le toit plat et la sobriété de l'ornementation parmi laquelle la corniche saillante, le bandeau de briques situé dans la partie supérieure et la brique en soldat au-dessus des ouvertures.