Description of Historic Place
Le moulin banal des Aulnaies, classé monument historique, est un moulin à eau conçu pour moudre la farine. Construit en 1842, ce bâtiment industriel de plan rectangulaire en pierre, de trois étages et demi, est coiffé d'un toit à deux versants droits aux larmiers courts. Il est situé à la jonction de la route de la Seigneurie et de la route 132, au coeur de la municipalité de Saint-Roch-des-Aulnaies, et est adossé contre une dénivellation longeant la rivière Le Bras. Il voisine le domaine seigneurial des Aulnaies, classé monument et lieu historiques.
Heritage Value
La valeur patrimoniale du moulin banal des Aulnaies repose sur son intérêt technologique. Il est représentatif d'un type de bâtiment industriel, le moulin à eau. Ce moulin, construit en 1842, est un édifice monumental conçu pour mettre à profit au maximum la force hydraulique de la rivière Le Bras. Il intègre à l'origine quatre moulanges et chaque niveau remplit une fonction particulière liée à la production de la farine. Le premier niveau, où sont livrés les sacs de blé, accueille les mécanismes de transmission de l'énergie; le deuxième loge les mécanismes qui transforment le grain, dont les meules de pierre et le bluteau qui partage la mouture en diverses qualités de farine; le troisième renferme le crible-tarare et sert aux transactions.
La valeur patrimoniale du moulin banal des Aulnaies repose aussi sur son intérêt en tant que témoin du régime seigneurial. L'appellation « moulin banal » tire son origine de l'obligation faite aux seigneurs de construire un moulin à farine pour leurs censitaires, qui doivent y faire moudre leur grain et payer en retour un droit de mouture, nommé droit de banalité. Le moulin a donc toujours eu une fonction socioéconomique importante dans les seigneuries. En 1656, la seigneurie de la Grande-Anse, aussi appelée seigneurie des Aulnaies, est attribuée à Nicolas Juchereau (vers 1627-1692). Elle figure parmi les trente premières seigneuries concédées en Nouvelle-France par la Compagnie des Cent-Associés. Le marchand Amable Dionne (1781-1852), qui avait acheté la seigneurie en 1837, construit le moulin actuel en 1842, sur l'emplacement de deux anciens moulins, le premier bâti en 1738 et le second en 1789. Il le dote dès le début d'un dispositif pour le sciage du bois, ce qui montre bien l'esprit d'entreprise de ce riche commerçant qui, à la fin de sa vie, était l'homme le plus influent et respecté de la Côte-du-Sud.
La valeur patrimoniale du moulin banal des Aulnaies repose également sur son intérêt didactique. Dans les années 1980, il a été aménagé pour faire partie, avec le domaine seigneurial établi à proximité, d'un centre d'interprétation sur le régime seigneurial.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Character-Defining Elements
Les éléments caractéristiques de l'implantation du moulin banal des Aulnaies incluent, notamment :
- la situation à proximité du domaine seigneurial, au coeur de la municipalité de Saint-Roch-des-Aulnaies, adossé contre une forte dénivellation longeant la rivière Le Bras.
Les éléments caractéristiques du moulin banal des Aulnaies incluent, notamment :
- la volumétrie du bâtiment, dont le plan rectangulaire, les trois étages et demi et le toit à deux versants droits aux larmiers courts;
- les matériaux, dont la maçonnerie de pierres équarries sur les trois côtés les plus visibles et en moellons au sud, les esses, le recouvrement de bardeaux de cèdre du toit, des pignons, des lucarnes et du lanterneau central;
- les trois niveaux accueillant chacun une fonction liée à la production de la farine, ainsi que les mécanismes tels le crible-tarare, les moulanges et le bluteau;
- les éléments liés à l'utilisation de la force hydraulique, dont le canal d'amenée, l'immense roue à godets, les roues d'engrenage, les arbres moteurs et le canal de fuite;
- la disposition symétrique des ouvertures, les fenêtres à battants à petits carreaux et leurs chambranles ouvragés, les lucarnes à pignon, la porte du troisième étage située au niveau du sol du côté sud-est, la porte du mur pignon sud surélevée par rapport au plancher du premier niveau;
- la souche de cheminée sur le pignon nord.