Description of Historic Place
La chapelle de procession Sainte-Anne, classée monument historique, est un édifice religieux d'influence néogothique érigé en 1862. Le petit bâtiment en pierre de plan rectangulaire est coiffé d'un toit aigu à deux versants droits. Un clocheton élancé repose sur le faîte en façade. Cette chapelle s'élève en bordure de l'ancienne rue principale de la ville de Varennes. Elle est située à faible distance à l'est de l'église paroissiale. Elle fait pendant à la chapelle de procession Saint-Joachim, bâtie à l'ouest de l'église et aussi classée monument historique.
Heritage Value
La valeur patrimoniale de la chapelle repose sur son intérêt ethnologique. Reliées au culte catholique, les chapelles de procession et votives constituent une manifestation privilégiée de la religion populaire. Fréquemment dédiées à un saint patron, elles servent de lieux de recueillement et de rassemblement pour les paroissiens. Elles jouent également le rôle de repères visuels et participent à la sacralisation du paysage québécois. Les chapelles de procession sont surtout utilisées comme reposoirs lors de processions comme celles de la Fête-Dieu ou des Rogations, alors que les chapelles votives accueillent aussi des offices religieux, notamment lors de la procession effectuée pendant l'octave de la fête du saint. Cette chapelle est située en bordure de l'ancienne rue principale de la ville de Varennes, à faible distance à l'est de l'église. Placée sous la protection de sainte Anne, elle fait pendant à une chapelle dédiée à saint Joachim, située à l'ouest de cette dernière. Sa superficie de même que la présence de bancs et d'un autel à l'intérieur signalent qu'elle est utilisée pour la célébration d'offices et pour le recueillement des fidèles. Toujours ouverte au public, la chapelle Sainte-Anne perpétue les fonctions votives et cultuelles liées à ce type d'édifice religieux.
La valeur patrimoniale de la chapelle repose aussi sur son intérêt architectural. Le lieu de culte en pierre se distingue entre autres par sa grandeur, supérieure à celle des autres chapelles processionnelles et votives. Construit en 1862 selon les plans de l'architecte montréalais Victor Bourgeau (1809-1888), il se rattache au courant néogothique. Style romantique qui préconise un retour à l'architecture médiévale, le néogothique apparaît au Canada au début des années 1820 et est surtout prisé par la population d'origine britannique. Il est utilisé dans l'architecture catholique principalement au milieu du XIXe siècle. La chapelle Sainte-Anne en est une illustration notamment par ses ouvertures en arc brisé, son oculus trilobé et son clocheton élancé comportant des gables. Elle témoigne de l'un des grands courants architecturaux du XIXe siècle.
La valeur patrimoniale de la chapelle repose également sur la richesse de son décor intérieur. Réalisé en 1864 par le sculpteur et doreur Louis-Xavier Leprohon (1795-1876), ce décor très élaboré est aussi de style néogothique. Il comprend une fausse voûte polygonale décorée de caissons, un choeur plus étroit de forme ogivale comportant des caissons en losange ornés de fleurs de lys ainsi qu'un décor peint. Cette chapelle se démarque par son décor beaucoup plus achevé que celui que l'on trouve habituellement dans ce type d'édifice.
La valeur patrimoniale de la chapelle repose en outre sur la renommée de ses concepteurs. Durant les années 1850, l'architecte Victor Bourgeau se distingue par son utilisation du vocabulaire néogothique, comme en témoigne l'église Saint-Pierre-Apôtre (1852-1853) à Montréal, considérée comme modèle d'architecture néogothique. Cette réalisation lui permet d'ailleurs d'accéder au poste de conseiller officiel de l'évêque en matière d'architecture et d'obtenir une grande partie des contrats du diocèse de Montréal. La chapelle Sainte-Anne est l'une de ses oeuvres néogothiques tardives. Originaire de Montréal, le sculpteur Louis-Xavier Leprohon (1795-1876) est formé à l'atelier des Écores avec Louis-Amable Quévillon (1749-1823). Il parfait ensuite sa formation avec Thomas Baillairgé (1791-1859). Ce décor constitue un exemple achevé de son art.
Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2009.
Character-Defining Elements
Les éléments clés liés à la valeur ethnologique de la chapelle comprennent, notamment :
- la situation en bordure de l'ancienne rue principale de la ville de Varennes;
- l'emplacement à l'est de l'église paroissiale;
- la complémentarité avec la chapelle de procession Saint-Joachim située à l'ouest de l'église et aussi classée monument historique;
- la proximité d'un calvaire classé.
Les éléments clés liés à l'intérêt architectural de la chapelle comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan rectangulaire, le toit aigu à deux versants droits et le clocheton (base carrée, tambour octogonal orné de gâbles, flèche et croix) disposé sur le faîte en façade;
- les matériaux, dont la maçonnerie de moellons, certains détails architecturaux en pierre de taille, la couverture en tôle à baguettes et les ouvertures en bois;
- les composantes néogothiques, dont l'oculus trilobé de la façade, les ouvertures en arc brisé, la porte à double vantail ornée de motifs en arc brisé et son chambranle à voussures et piédestaux ainsi que le tympan menuisé du portail comprenant une niche abritant une statue de sainte Anne;
- la corniche à modillons;
- les chambranles ainsi que les chaînes soulignant le fronton et les angles de la façade en pierre de taille.
Les éléments clés liés au décor intérieur de la chapelle comprennent, notamment :
- la fausse voûte polygonale ornée de caissons de la nef;
- les composantes néogothiques, dont la fausse voûte du choeur de forme ogivale comportant des caissons en losange décorés de fleurs de lys;
- les deux pièces de service de part et d'autre du choeur;
- les deux niches latérales abritant des statues;
- le décor peint;
- les vitraux.