Description of Historic Place
L'église de Péribonka, citée monument historique, est un lieu de culte de tradition catholique érigé en 1948 et 1949. D'architecture régionaliste, l'église en béton recouverte de stuc présente un plan en croix latine composé d'une nef, d'un transept et d'un choeur en saillie terminé par une abside en hémicycle. Elle est coiffée d'un toit à deux versants légèrement retroussés. Un clocher surmonte le faîte en façade. Celle-ci est aménagée dans l'un des murs pignons et se divise en trois travées. Une sacristie à pans coupés entoure l'abside. L'église de Péribonka est située au coeur du noyau villageois de la municipalité de Péribonka. Elle fait partie d'un ensemble institutionnel comprenant également un presbytère et un cimetière.
Heritage Value
La valeur patrimoniale de l'église de Péribonka repose sur son intérêt architectural. Elle est un exemple tardif de lieu de culte s'inscrivant dans le courant de l'architecture régionaliste. Ce courant, qui se développe au Québec entre 1925 et 1945 environ, est issu du mouvement « Arts and Crafts ». Il s'inscrit en réaction à l'industrialisation effrénée et au mouvement beaux-arts, qui préconise un style universel. Le régionalisme favorise au contraire les architectures traditionnelles et les identités locales. Au Québec, l'architecture traditionnelle de la Nouvelle-France, voire canadienne-française, est ainsi redécouverte et sert de modèle pour les oeuvres modernes. L'église de Péribonka en constitue une illustration. Elle s'inspire de l'architecture religieuse du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle par son plan en croix latine, son toit à deux versants légèrement retroussés et ses murs blancs rappelant la maçonnerie chaulée des anciens murs des lieux de culte de la province. L'église de Péribonka est toutefois conçue avec des matériaux du XXe siècle, comme le béton. En outre, la composition rigoureuse de la façade et son décor néoclassique rappellent les oeuvres de Thomas Baillairgé (1791-1859). L'église de Péribonka est un exemple du régionalisme dans l'architecture religieuse du XXe siècle.
La valeur patrimoniale de l'église de Péribonka repose sur son association avec les architectes Léonce Desgagné (1908-1979) et Paul Boileau (né en 1906). Ces deux architectes marquent le paysage bâti du Saguenay au XXe siècle. Associés de 1944 à 1958, ils réalisent, entre autres, l'église de Saint-Jacques d'Arvida (1947), aussi d'architecture régionaliste. Natif de la région de Chicoutimi, Desgagné est récipiendaire de nombreux prix d'excellence durant sa carrière principalement concentrée au Saguenay. Dès 1932, il est couronné meilleur finissant des écoles d'architecture canadiennes et reçoit le prix Athanase-David du gouvernement du Québec. Sa production polyvalente et innovatrice comprend plusieurs édifices institutionnels et religieux, dont l'église de Péribonka. L'église de Péribonka est l'une des oeuvres représentatives des architectes Desgagné et Boileau.
La valeur patrimoniale de l'église de Péribonka repose également sur son intérêt historique. Elle témoigne de l'histoire récente de Péribonka. Ce territoire est ouvert à la colonisation dès 1888 avec l'arrivée du premier défricheur Édouard Niquet. La colonisation y connaît une croissance importante à partir de 1897. Une première église en bois est construite sur le site de l'actuel lieu de culte en 1899 et 1900 et la paroisse est fondée en 1903. Elle adopte le vocable de Saint-Édouard vraisemblablement en mémoire d'Édouard Niquet. Il semble que l'érection canonique de la paroisse survient en 1948. Elle suscite le projet de reconstruire l'église. L'actuelle église de Saint-Édouard est mise en chantier la même année et demeure, avec son site, un témoin privilégié de l'histoire de Péribonka.
Source : Municipalité de Péribonka, 2008.
Character-Defining Elements
Les éléments caractéristiques de l'église de Péribonka liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan en croix latine (nef, transept et abside en hémicycle), le toit à deux versants légèrement retroussés, le clocher disposé sur le faîte en façade, la sacristie à pans coupés ceinturant l'abside;
- sa façade aménagée dans l'un des murs pignons et divisée en trois travées incluant trois portails, dont le portail central surmonté d'un entablement avec fenêtre et l'oculus;
- ses matériaux, dont le parement en béton recouvert de stuc des murs, la pierre de l'ornementation, le bois des ouvertures, la tôle du clocher, la brique de la cheminée;
- ses ouvertures, dont la porte en bois en double vantail du portail central surmontée d'une imposte vitrée semi-circulaire, l'oculus de la façade, les fenêtres cintrées à carreaux;
- son ornementation, dont les chaînes d'angle, la clef de voûte des ouvertures de la façade, le décor classique du portail central constitué d'un arc cintré à extrados en escalier, de l'entablement et de la fenêtre encadrée de volutes à la base, les insertions de pierre en façade;
- son clocher, dont le tambour de plan carré, la chambre des cloches de plan octogonal et ouverte avec colonnes et arcs cintrés surmontée d'une flèche avec croix.
Les éléments caractéristiques de l'église de Péribonka liés à son intérêt historique et à son implantation comprennent, notamment :
- sa marge de recul avant et latéral par rapport à la voie publique;
- sa situation dans un ensemble institutionnel comprenant un presbytère et un cimetière implantés de manière linéaire;
- sa localisation au coeur du noyau villageois de la municipalité de Péribonka.