Description of Historic Place
L'église universaliste de Waterloo, citée monument historique, est érigée en 1870 pour servir d'église universaliste. Le bâtiment en brique présente un plan rectangulaire et est coiffé d'un toit à deux versants droits. La façade comporte une tour centrale percée d'un portail en arc brisé surmonté de deux baies en lancette. Elle se termine, dans sa partie supérieure, par un médaillon portant les signes de la franc-maçonnerie. Une annexe de même volume est accolée à l'arrière du bâtiment. Un prolongement de la toiture protège une entrée latérale sur la façade gauche de cette annexe. L'église universaliste de Waterloo est située en bordure de la rue de la Cour, dans le noyau historique de la municipalité de Waterloo.
Heritage Value
La valeur patrimoniale de l'église universaliste de Waterloo repose sur son intérêt historique. L'édifice est construit en 1870 pour servir d'église universaliste. Charles Allen et Spencer Shaw sont deux industriels influents de la ville de Waterloo à l'époque. Ils financent l'érection du lieu de culte lorsque le nombre de fidèles est jugé suffisant. L'unitarianisme-universalisme tire ses origines de la réforme protestante en Europe au XVIe siècle, et il prend racine plus particulièrement dans l'Église congrégationaliste. Ce courant religieux se développe en Nouvelle-Angleterre durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il apparaît au Canada vers les années 1820 avec l'arrivée d'immigrants anglo-saxons; sa diffusion est cependant limitée. En 1913, l'édifice de l'église universaliste de Waterloo devient la propriété de la loge maçonnique numéro 18 du canton de Shefford. Cette association fraternelle constitue une division locale de la franc-maçonnerie, société philosophique et philanthropique aux origines anciennes et légendaires. Quelques dizaines de membres, tous masculins, s'y réunissent régulièrement pour y pratiquer notamment des rites initiatiques. Le bâtiment est finalement acquis par la Ville de Waterloo en 1989 afin d'y installer la maison de la Culture, lieu de diffusion de productions artistiques locales. Cette fonction actuelle permet de poursuivre la vocation communautaire du bâtiment.
La valeur patrimoniale de l'église universaliste de Waterloo repose également sur son intérêt architectural. L'ancienne église s'inscrit dans le courant de l'architecture néogothique. Ce style, souvent utilisé dans la construction de lieux de culte durant la seconde moitié du XIXe siècle au Québec, préconise un retour à l'architecture médiévale. Il fait son apparition à la fin du XVIIIe siècle en Angleterre. L'architecture gothique est associée au christianisme, alors que les formes classiques trouvent leur origine dans l'ère préchrétienne. Au Québec, en milieu rural, on emploie souvent des éléments puisés au répertoire de l'architecture gothique en les intégrant à des édifices de facture traditionnelle. L'église universaliste de Waterloo est caractéristique de ce style, entre autres, par ses ouvertures à arc brisé, son toit aigu à deux versants droits et sa tour centrale coiffée à l'origine d'un clocher. Tous ces éléments accentuent la verticalité de l'édifice, aspect valorisé par ce courant architectural. L'église méthodiste de Waterloo, construite sur la rue Foster en 1869, possède d'ailleurs une architecture très semblable à l'église universaliste. Lorsque le bâtiment de l'église universaliste est acquis par des francs-maçons en 1913, le clocher de la tour centrale est enlevé. Un médaillon portant les signes de la franc-maçonnerie est posé dans la partie supérieure de la tour. Il affiche la lettre « G » pour « God » ainsi qu'une équerre et un compas signifiant l'honnêteté et la ligne de conduite à suivre. L'architecture du bâtiment témoigne de ses fonctions successives.
La valeur patrimoniale de l'église universaliste de Waterloo repose en outre sur l'intérêt de son implantation. Le bâtiment est situé au coeur de la ville de Waterloo, sur la rue de la Cour qui est connue pour sa concentration de bâtiments historiques. L'église Saint-Luke (classée en 1978), plusieurs résidences centenaires ainsi que le cimetière anglais se trouvent à proximité.
Source : Municipalité de Waterloo, 2008.
Character-Defining Elements
Les éléments clés de l'église universaliste de Waterloo liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan rectangulaire, la tour centrale en façade, le toit à deux versants droits prolongé sur la façade gauche à l'arrière;
- les matériaux, dont la maçonnerie en brique rouge, la pierre du soubassement et le bois des éléments architecturaux (ornements, ouvertures);
- les ouvertures, dont les hautes fenêtres à arc brisé des longs pans et en façade, les fenêtres à carreaux du soubassement, les fenêtres en lancette de la tour, le portail d'entrée à tympan en arc brisé, les portes jumelées de l'entrée latérale;
- l'ornementation, dont la corniche à consoles de la tour, le médaillon portant les signes de la franc-maçonnerie dans la partie supérieure de la tour, la pierre millésimée au-dessus de l'entrée principale portant l'inscription « Masonic Temple 1913 », les bandeaux en brique de la tour, les arcs en brique au-dessus des ouvertures, les appuis et les linteaux en bois;
- l'annexe arrière ayant le même volume que le corps de bâtiment principal, ainsi que son entrée latérale protégée par un prolongement du toit.
Les éléments clés de l'église universaliste de Waterloo liés à l'intérêt de son implantation comprennent, notamment :
- sa situation au coeur de la ville de Waterloo, en bordure de la rue de la Cour, à proximité de l'église Saint-Luke et de plusieurs bâtiments historiques.