Description of Historic Place
La maison Marie-Pierre-Viger, classée en 1967, est une demeure urbaine construite en 1817. Le bâtiment en pierre de plan rectangulaire, à deux étages et demi, est coiffé d'un toit à deux versants droits munis de murs coupe-feu. La façade comprend une porte cochère à arc surbaissé. La désignation inclut également le terrain. La maison Marie-Pierre-Viger est contiguë à d'autres bâtiments, dont la maison Perrine-Charles-Cherrier et l'entrepôt Pierre-Del Vecchio, également classés. Elle est située dans un milieu urbain, au coeur de l'arrondissement historique de Montréal.
Heritage Value
La valeur patrimoniale de la maison Marie-Pierre-Viger repose sur son intérêt architectural. La résidence est représentative des maisons urbaines érigées à Montréal au cours de la première moitié du XIXe siècle. Plusieurs décennies après la Conquête anglaise, la maison urbaine porte encore la marque d'un savoir-faire d'origine française, notamment en ce qui a trait au travail de la pierre. L'influence des ordonnances et des règlements émis par les intendants de la Nouvelle-France, qui visaient à prévenir les incendies mais aussi à contrôler la production architecturale, persiste dans l'architecture domestique. La maison Marie-Pierre-Viger est représentative de la maison urbaine notamment par ses murs mitoyens, sa maçonnerie de pierre, son élévation de deux étages et demi, son toit à deux versants droits, ses lucarnes, ses murs coupe-feu, sa façade de composition régulière et ordonnée ainsi que ses fenêtres à battants à petits carreaux encadrées de chambranles en pierre. Elle possède, par ailleurs, une porte cochère menant à la cour arrière, et qui permettait autrefois d'accéder également aux dépendances des maisons de la rue Saint-Paul.
La valeur patrimoniale de cette maison repose aussi sur son association avec les Viger, une importante famille de Montréal apparentée aux Cherrier et aux Papineau. En 1814, Perrine-Charles Cherrier (1746-1825), veuve du marchand et député Denis Viger (1741-1805) et mère de l'homme politique Denis-Benjamin Viger (1774-1861), devient propriétaire par héritage, avec sa fille Marie-Pierre Viger, de terrains situés à l'arrière de la rue Saint-Paul. Afin d'en faciliter le développement, les deux femmes font prolonger la rue Saint-Amable, alors appelée ruelle Viger, jusqu'à la rue Saint-Vincent. La maison Marie-Pierre-Viger est construite en 1817 par l'entrepreneur Charles-Simon Delorme (1769-1837) pour servir d'immeuble de rapport. Les Cherrier et les Viger possédaient de nombreuses propriétés à Montréal, et notamment dans le Vieux-Montréal.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2007.
Character-Defining Elements
Les éléments caractéristiques de la maison Marie-Pierre-Viger liés à sa représentativité comme maison urbaine comprennent, notamment :
- sa situation au coeur de l'arrondissement historique de Montréal;
- sa contiguïté à d'autres habitations, dont la maison Perrine-Charles-Cherrier et l'entrepôt Pierre-Del Vecchio, également classés;
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et demi ainsi que le toit à deux versants droits percé de lucarnes à pignon;
- ses matériaux, dont la maçonnerie en pierre;
- les murs coupe-feu, supportés par un corbeau en pierre;
- ses ouvertures disposées de façon régulière et ordonnée, dont les fenêtres rectangulaires à petits carreaux, les portes rectangulaires ainsi que la porte cochère à arc surbaissé;
- son ornementation en pierre de taille, dont la corniche ainsi que les chaînes d'angle harpées et les chambranles.