Description of Historic Place
La maison James-Reid-Wilson, reconnue monument historique, est une demeure bourgeoise érigée en 1882 et modifiée de façon importante en 1901. La désignation comprend son terrain et sa dépendance. Cette demeure en pierre, de plan carré à trois étages, se termine par une fausse mansarde couverte d'ardoise rouge. La façade tripartite présente un avant-corps qui se termine à la manière d'une lucarne pendante encadrée par des pilastres supportant un entablement. Un escalier à deux volées conduit à l'entrée aménagée à l'extrémité est de la façade. Celle-ci est protégée par un porche dans-oeuvre incluant des pilastres et une colonne aux chapiteaux ornés. Érigé à l'angle de deux rues, l'immeuble présente une façade latérale soignée avec un mur de pierre grise à bossage et un oriel dont la partie supérieure est composée d'éléments métalliques. Une ancienne écurie en pierre et en brique, de plan rectangulaire à deux niveaux et couverte d'un toit plat, s'élève à l'arrière. La maison James-Reid-Wilson est située rue Sherbrooke, dans le secteur du Mille carré doré, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville Montréal. Elle voisine deux autres résidences bourgeoises reconnues monuments historiques, soit les maisons Louis-Joseph-Forget et Lord-Atholstan.
Heritage Value
La valeur patrimoniale de la maison James-Reid-Wilson repose sur son intérêt historique. La demeure érigée en 1882 témoigne de la présence de la grande bourgeoisie dans ce secteur de la ville à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. En effet, c'est à cette époque que se développe, sur un ancien territoire agricole, le Mille carré doré. Il est caractérisé par ses habitations cossues, ses larges rues bordées d'arbres et ses institutions, comme l'Université McGill et le Mount Royal Club. Entre 1850 et 1930, ce secteur compte parmi ses occupants les membres les plus riches et les plus influents de la bourgeoisie canadienne. La maison est habitée successivement par trois banquiers, soit Thomas Craig, James Baxter et James Reid Wilson. Avec ses voisines, les maisons Louis-Joseph-Forget et Lord-Atholstan, également reconnues monuments historiques, elle évoque le faste du Mille carré doré.
La valeur patrimoniale de la maison James-Reid-Wilson repose sur son intérêt architectural. La résidence est construite d'après les plans de l'architecte canadien John James Browne (1837-1893), qui conçoit de nombreux bâtiments à Montréal dont la banque Molson (1864-1866), en collaboration avec son père George Browne (1811-1885), l'édifice Gault Brothers (1871) ainsi que la maison Peter-Lyall (1889). La demeure est modifiée en 1901 d'après les plans de l'architecte américain Richard Alfred Waite (1848-1911). Ce dernier signe aussi les plans de l'édifice de la Canada Life (1894-1895), classé monument historique, et de l'édifice du Grand Tronc (1899-1902). L'apparence extérieure actuelle de la maison James-Reid-Wilson est en grande partie redevable à Waite. De facture monumentale, l'édifice repose sur un soubassement en pierre à bossage et comprend trois niveaux. Son toit en fausse mansarde se distingue par son brisis couvert d'ardoise rouge. Les élévations en pierre à bossage comprennent des chaînes d'angle, des chambranles ainsi que des bandeaux successifs qui rythment la composition. La façade principale possède un avant-corps légèrement décentré, et sa partie supérieure traitée à la manière d'une lucarne pendante est encadrée de doubles pilastres supportant un entablement. L'entrée à l'extrémité est est protégée par un porche dans-oeuvre. Un escalier en pierre à deux volées droites, avec une rampe d'appui en fer forgé, y conduit. Située à l'angle de deux rues, la résidence possède une façade latérale ornée d'un oriel à pans coupés surmonté d'une serre semi-circulaire constituée d'éléments métalliques et coiffée d'un toit en demi-dôme. Une lucarne pendante, semblable à celle de la façade principale, couronne l'avancée. La dépendance en pierre et en brique à l'arrière reprend certains éléments architecturaux de la résidence. Ainsi, la maison James-Reid-Wilson, oeuvre de deux architectes de renom, reflète par sa monumentalité et la variété de ses éléments architecturaux le prestige recherché par son propriétaire constructeur.
La valeur patrimoniale de la maison James-Reid-Wilson repose en outre sur l'intérêt de son décor intérieur. Réalisé avec des matériaux nobles, celui-ci se distingue par son élégance et sa richesse. Le hall d'entrée s'ouvre sur un escalier monumental en acajou éclairé par un puits de lumière, aux balustres menuisés et aux limons ornés de caissons. Les pièces sont garnies d'éléments menuisés provenant entre autres des États-Unis. Elles comprennent des chambranles, des couvre-calorifères ainsi que des moulures de plafond en acajou. L'ancienne salle de séjour est agrémentée d'un plafond en métal embossé. Enfin, plusieurs pièces comprennent un manteau de cheminée, dont l'ancienne salle à manger et l'ancien salon; l'un est en marbre et l'autre comporte un imposant linteau en noyer sculpté. Ainsi, le décor luxueux de la maison James-Reid-Wilson est un bon exemple des intérieurs bourgeois du tournant du XXe siècle.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2006.
Character-Defining Elements
Les caractéristiques de la maison James-Reid-Wilson liées à son intérêt historique comprennent, notamment :
- la situation dans le secteur du Mille carré doré, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal;
- la relation avec les maisons Louis-Joseph-Forget et Lord-Atholstan, également reconnues monument historique;
- l'implantation à l'angle des rues Sherbrooke Ouest et Drummond;
- la clôture en fer forgé délimitant la propriété.
Les caractéristiques de la maison James-Reid-Wilson liées à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan carré, le soubassement exhaussé, l'élévation de trois étages ainsi que le toit en fausse mansarde percé de lucarnes pendantes à croupe;
- les matériaux, dont la pierre à bossage des étages et du soubassement, la pierre de taille du décor architectural et l'ardoise rouge couvrant le brisis du toit;
- l'ordonnance régulière des ouvertures rectangulaires;
- le porche dans-oeuvre avec ses pilastres et sa colonne massive en granite aux chapiteaux ornés supportant un entablement massif;
- les éléments décoratifs en pierre de taille, dont les bandeaux, les chaînes d'angle et les chambranles;
- l'escalier monumental conduisant à l'entrée, à deux volées droites, avec sa rampe et son garde-corps en fer forgé ainsi que la galerie et son garde-corps en fer forgé;
- la façade latérale, comprenant un oriel à pans coupés montant de fond surmonté d'une serre semi-circulaire métallique coiffée d'un toit en demi-dôme.
Les caractéristiques de la maison James-Reid-Wilson liées à l'intérêt de son décor intérieur comprennent, notamment :
- l'escalier monumental en acajou tournant à quatre noyaux, ses balustres menuisés et ses limons ornés de caissons, ainsi que le puits de lumière;
- les éléments menuisés, dont les chambranles, les couvre-calorifères et les moulures de plafond en acajou;
- le plafond en métal embossé de l'ancienne salle de séjour;
- les manteaux de cheminée, dont celui de l'ancienne salle à manger en marbre et celui de l'ancien salon orné d'un imposant linteau en noyer sculpté.
Les caractéristiques de la dépendance de la maison James-Reid-Wilson liées à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et le toit en fausse mansarde percé de lucarnes pendantes à fronton triangulaire et à consoles;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre à bossage et en brique, le décor architectural en pierre de taille ainsi que la couverture en ardoise;
- les ouvertures rectangulaires;
- les éléments décoratifs en pierre de taille, dont les chaînes d'angle, les chambranles, les pilastres et les médaillons en bas-relief;
- les éléments menuisés, dont les corniches moulurées et à denticules;
- le balcon avec son garde-corps en fer forgé.