Description of Historic Place
La maison Charles-G.-Greenshields, classée monument historique, est une résidence urbaine de style Beaux-Arts construite en 1910 et 1911. Cette habitation en pierre calcaire de trois étages est dotée d'une façade plutôt carrée et coiffée d'un toit plat couronné d'une corniche à denticules surmontée d'un parapet. L'annexe en brique ajoutée à l'arrière en 1915 confère au bâtiment un plan rectangulaire étroit et profond. La maison Charles-G.-Greenshields est située en bordure de l'avenue Docteur-Penfield, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal. Elle voisine la maison Joseph-Aldéric-Raymond (1929-1930), également classée monument historique, dans l'ancien périmètre du Mille carré doré. La maison bénéficie d'une aire de protection.
La résidence fait partie de l'arrondissement historique et naturel du Mont-Royal et du site du patrimoine du Mont-Royal.
Heritage Value
La valeur patrimoniale de la maison Charles-G.-Greenshields repose sur son intérêt architectural. L'avocat montréalais Charles G. Greenshields (né en 1883) confie aux architectes Morley W. Hogle et Huntly Ward Davis (1875-1952), du bureau Hogle and Davis, la réalisation des plans. Ces derniers optent pour le style Beaux-Arts, inspiré par les grands principes architecturaux établis par l'École des beaux-arts de Paris, qui interprète le classicisme architectural des XVIIe et XVIIIe siècles. Ce style est très en vogue entre 1895 et 1930 auprès de la bourgeoisie montréalaise, comme en témoignent la plupart des maisons construites au début du XXe siècle dans le Mille carré doré. La maison Charles-G.-Greenshields, bâtie en 1910 et 1911, en est une illustration par son parement en pierre de taille, son volume rectangulaire et son toit plat couronné d'une corniche à denticules surmontée d'un parapet orné de tables rentrantes. Le classicisme de la façade principale est exprimé par la succession des composantes, soit le soubassement, l'étage noble, le premier étage et l'attique séparé par un bandeau en pierre de taille. La maison est agrandie vers l'arrière en 1915 par l'ajout d'une annexe en brique. Les architectes Hogle and Davis ont aussi conçu, dans le même style, la maison Albert-Edd-Holt (1911-1912), également située dans le Mille carré doré, ainsi que la maison Peter-Charles-Ogilvies (1914).
La valeur patrimoniale de la maison Charles-G.-Greenshields repose aussi sur son intérêt historique. La demeure témoigne de la présence de la grande bourgeoisie dans ce secteur de la ville à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. En effet, c'est à cette époque que le Mille carré doré se développe, sur un ancien territoire agricole. Il est caractérisé par ses habitations cossues, ses larges rues bordées d'arbres et ses institutions, dont l'Université McGill et le Club Mont-Royal. Entre 1850 et 1930, ses occupants figurent parmi les membres les plus riches et les plus influents de la bourgeoisie canadienne. À partir des années 1960, plusieurs demeures du Mille carré doré sont recyclées en immeubles de bureaux ou en maisons de chambres, alors que d'autres sont démolies et remplacées par des tours d'habitation. Dans ce contexte de densification rapide, plusieurs bâtiments sont classés afin de préserver certains témoins de l'architecture bourgeoise, dont la maison Charles-G.-Greenshields en 1974. En 1982, la demeure est intégrée dans un projet de copropriétés, Le Penfield. Conçu d'après les plans des architectes Lemay et Associés, le complexe résidentiel s'élève à l'ouest et au sud de la maison. Celle-ci rappelle donc l'époque des grandes demeures bourgeoises, dans un environnement urbain profondément transformé.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2006.
Character-Defining Elements
Les éléments clés de l'implantation de la maison Charles-G.-Greenshields incluent, notamment :
- sa situation en bordure de l'avenue Docteur-Penfield, dans l'ancien périmètre du Mille carré doré;
- la présence d'un muret en pierre bordant la limite est de la propriété;
- sa proximité avec la maison Joseph-Aldéric-Raymond, également classée monument historique.
Les éléments clés de l'intérêt architectural de la maison Charles-G.-Greenshields incluent, notamment :
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de trois étages (étage noble, premier étage et attique) sur un soubassement dégagé ainsi que le toit plat bordé d'un parapet orné de tables rentrantes;
- ses matériaux, dont le parement en pierre calcaire de couleur chamois, à bossage continu pour le soubassement et en pierre de taille lisse pour les étages;
- la distribution régulière et ordonnée des ouvertures, dont les fenêtres rectangulaires et leur chambranle en pierre de taille ainsi que la porte d'entrée (à double vantail et imposte) inscrite dans un portail classique (composé de pilastres et d'un entablement surmonté d'un garde-corps à balustres);
- la sobriété du décor, dont les bandeaux en pierre, la corniche à denticules ainsi que les éléments de ferronnerie ornementale;
- l'oriel de la façade latérale;
- l'escalier devant l'entrée principale;
- l'annexe en brique à l'arrière;
- les éléments intérieurs, dont le hall d'entrée et l'escalier principal ainsi que les lambris de chêne et d'acajou massifs des salles de réception.