Description of Historic Place
La maison Joseph-Trefflé-Caya, citée monument historique, est une résidence bourgeoise s'inscrivant dans le courant de l'éclectisme victorien construite entre 1878 et 1884. La demeure se compose d'un corps de logis en brique de plan rectangulaire, à un étage et demi. Elle est coiffée d'un toit à deux versants retroussés. Un pignon central et deux lucarnes à pignon articulent la toiture. Une grande galerie curviligne, ornée de boiseries décoratives, se déploie sur toute la façade avant. Trois volumes annexes, l'un pourvu d'un toit à deux versants et les deux autres d'un toit plat, sont greffés à l'arrière du bâtiment. Le terrain de la résidence compte également une écurie dont la facture s'apparente à celle du bâtiment principal avec son pignon central flanqué de lucarnes. La maison Joseph-Trefflé-Caya est située sur un vaste terrain formant un promontoire naturel, dans le centre-ville de Drummondville.
Heritage Value
La valeur patrimoniale de la maison Joseph-Trefflé-Caya repose sur son association avec trois de ses occupants. Cette luxueuse résidence est d'abord construite et habitée par Joseph-Trefflé Caya, greffier de la cour de circuit de Drummondville et secrétaire du conseil de comté de Drummond. La propriété englobe à cette époque un vaste parc qui s'étend jusqu'à la rue Lindsay avec une fontaine, de grands arbres ainsi que plusieurs variétés d'arbustes. Ensuite, la résidence devient la propriété de Joseph-Ovide Brouillard (1859-1940), un industriel et marchand de bois arrivé à Drummondville en 1908. Brouillard siège également comme député libéral de Drummond-Arthabaska à la Chambre des communes de 1911 à 1920 et assume la fonction de maire de Drummondville entre 1912 et 1914. Plus tard, la maison passe aux mains de J.-Ovila Montplaisir. Arrivé à Drummondville en 1897, cet épicier en gros devient, à compter de 1917, le premier commerçant d'automobiles de la ville. Montplaisir est aussi maire de Drummondville entre 1918 et 1920. La maison Joseph-Trefflé-Caya est associée à trois personnages importants de l'histoire de Drummondville.
La valeur patrimoniale de la maison Joseph-Trefflé-Caya repose aussi sur son intérêt architectural. En effet, cette résidence s'inscrit dans le courant de l'éclectisme victorien. L'éclectisme puise librement à plusieurs répertoires formels pour créer des effets décoratifs inédits. Ce courant, qui commence à se manifester vers 1860, marque l'architecture du tournant du XXe siècle. Au Québec, les maisons conçues dans cet esprit appartenaient à des notables et autres gens aisés désireux de se distinguer et se retrouvent surtout dans les villages ou à proximité de petites villes. La maison Joseph-Trefflé-Caya présente un mélange d'éléments liés au courant pittoresque et d'ornements néogothiques. La grande galerie curviligne qui se développe sur la façade avant de la résidence, avec sa frise et son garde-corps en bois menuisé, est une influence de l'architecture pittoresque en vogue au début du XIXe siècle. Les ornements néogothiques sont visibles notamment dans la grande lucarne-pignon et les petites lucarnes à pignon de la façade ainsi que dans la dentelle en bois qui entoure ces éléments.
Source : Ville de Drummondville, 2006.
Character-Defining Elements
Les éléments clés de la maison Joseph-Trefflé-Caya liés à son implantation comprennent, notamment :
- sa situation sur un vaste terrain formant un promontoire naturel dans le centre-ville de Drummondville;
- sa position légèrement en retrait de la voie publique, avec un muret en pierre délimitant la propriété en façade et un escalier droit y donnant accès;
- la présence d'une ancienne écurie, en retrait du bâtiment principal, qui reprend certains éléments néogothiques de la résidence.
Les éléments clés de la maison Joseph-Trefflé-Caya liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi et le toit à deux versants retroussés;
- les trois volumes en brique ajoutés à l'arrière du corps de logis principal, dont une annexe dotée d'un toit à deux versants retroussés et percé de lucarnes, une annexe à toit plat comprenant deux galeries couvertes et une annexe à toit plat presque entièrement vitrée;
- les matériaux, dont le soubassement en pierre recouvert de crépi, la maçonnerie en brique des murs et l'ornementation en bois;
- les éléments néogothiques, dont la grande lucarne-pignon au centre de la façade, la dentelle de bois entourant les lucarnes, les épis et le mât au-dessus des lucarnes ainsi que les encadrements à pignon de certaines ouvertures;
- les éléments inspirés de l'architecture pittoresque, dont la galerie couverte aux extrémités arrondies avec sa menuiserie ornementale composée d'un garde-corps, de colonnettes, d'aisseliers et d'une frise, ainsi que le balcon de l'étage;
- les cheminées en brique disposées à chaque extrémité de la toiture;
- l'ornementation, dont la corniche à consoles et à modillons, le retour de corniche sur les murs pignons, les chambranles en bois des ouvertures;
- la porte d'entrée à deux vantaux ainsi que la porte du balcon surmontées d'une imposte vitrée à arc surbaissé;
- les fenêtres à battants rectangulaires et à arc surbaissé;
- la baie en saillie du mur latéral, ornée de caissons en bois, de piliers engagés et d'une corniche à denticules.