Description of Historic Place
La cathédrale de Saint-Jérôme, citée monument historique, est un lieu de culte de tradition catholique érigé de 1897 à 1900 et modifié entre 1923 et 1925. L'église en pierre présente un plan en croix latine composé d'une nef à trois vaisseaux, d'un transept et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle. Des chapelles en hémicycles sont adossées aux extrémités du transept. Le bâtiment est prolongé d'une sacristie carrée d'un étage qui comporte des saillies à pignon. Sa façade présente une tour centrale surmontée d'un clocher et flanquée de deux tours circulaires coiffées de clochetons. Elle comporte trois portails cintrés et un portique semi-circulaire à colonnade surmonté d'un balcon à balustrade. Implanté sur un terrain au relief peu accusé, le lieu de culte jouxte l'évêché et fait face à un parc aménagé. La cathédrale de Saint-Jérôme est située dans le centre historique de Saint-Jérôme.
Heritage Value
La valeur patrimoniale de la cathédrale de Saint-Jérôme repose sur son intérêt historique. Elle rappelle une période importante du développement de la localité. La paroisse de Saint-Jérôme est fondée en 1834. Une église en pierre érigée en 1837 et 1838 vient remplacer une chapelle construite une quinzaine d'années plus tôt. Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, Saint-Jérôme connaît une croissance remarquable. Le curé Antoine Labelle (1833-1891), figure marquante de l'histoire des Laurentides, devient responsable de la paroisse à partir de 1868. Il contribue grandement à l'expansion de la localité et de sa région. Ses diverses démarches permettent, entre autres, l'arrivée du chemin de fer à Saint-Jérôme en 1876. Ce lien ferroviaire assure un acheminement plus rapide des produits agricoles vers Montréal; il favorise aussi la diversification et l'intensification des activités commerciales de Saint-Jérôme. L'industrie, déjà présente sur le territoire, se développe davantage; la localité est considérée comme la porte de la colonisation vers le nord. Saint-Jérôme constitue le pôle commercial, industriel et institutionnel de la région. Ainsi, la population augmente de manière importante. L'église devient trop petite et ne répond plus aux besoins des fidèles. Un autre lieu de culte est donc érigé entre 1897 et 1900. Cet édifice religieux, situé à l'arrière de l'église précédente qui est alors démolie, présente une monumentalité digne d'une cathédrale. Les paroissiens espèrent ainsi obtenir la création d'un nouveau diocèse avec Saint-Jérôme comme siège. Ce souhait, communiqué par le curé Labelle, se concrétise en 1951. La cathédrale de Saint-Jérôme témoigne donc de l'importance de la localité comme centre régional et des aspirations d'une communauté en croissance.
La valeur patrimoniale de la cathédrale Saint-Jérôme repose aussi sur son intérêt architectural. Elle rappelle l'influence de l'architecture éclectique sur les édifices religieux à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. L'éclectisme est un assemblage d'éléments architecturaux et ornementaux puisés dans les divers styles et associés plus librement, dans une recherche de monumentalité et d'effets visuels nouveaux. La cathédrale de Saint-Jérôme est érigée d'après les plans de l'architecte Casimir Saint-Jean entre 1897 et 1900. Elle fait l'objet de modifications par l'architecte Joseph-Égide-Césaire Daoust (1881-1946) entre 1923 et 1925. Ce dernier maintient l'influence éclectique du lieu de culte. L'église est représentative de ce courant par l'emploi d'éléments issus de différents styles historiques tels que les deux tours circulaires de la façade, les ouvertures évoquant des meurtrières, les contreforts ainsi que le portique semi-circulaire à colonnade. En outre, la complexité du volume contribue au caractère monumental de la cathédrale de Saint-Jérôme, un effet recherché par le courant éclectique.
La valeur patrimoniale de la cathédrale de Saint-Jérôme repose également sur son importance dans le paysage. Composantes distinctives du paysage québécois, les églises constituent l'élément majeur des ensembles paroissiaux catholiques, véritables noyaux des agglomérations. La cathédrale de Saint-Jérôme s'intègre à un ensemble constitué de l'ancien presbytère transformé en évêché et d'un parc aménagé face à l'église. Cet espace planté d'arbres matures et ponctué d'un monument élevé à la mémoire du curé Labelle accentue le caractère prestigieux du lieu de culte. Par sa monumentalité, l'église est visible de différents points de vue et domine ainsi l'environnement bâti. Située au coeur du noyau historique de la ville, la cathédrale de Saint-Jérôme constitue un véritable point de repère.
Source : Ville de Saint-Jérôme, 2009.
Character-Defining Elements
Les éléments clés de la cathédrale de Saint-Jérôme liés à son intérêt historique et à son importance dans le paysage comprennent, notamment :
- son implantation perpendiculaire à la voie publique et légèrement en retrait de celle-ci;
- sa localisation face à un parc et à proximité de l'évêché;
- sa situation au coeur du centre historique de la ville.
Les éléments clés de la cathédrale de Saint-Jérôme liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan en croix latine composé d'une nef à trois vaisseaux, d'un transept et d'un choeur plus étroit achevé par une abside en hémicycle, les chapelles en hémicycle adossées aux extrémités du transept ainsi que le toit à deux versants au faîte tronqué de l'église;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre de taille lisse et en pierre à bossage, la couverture en tôle posée à la canadienne, celle en tôle à baguettes ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois et en pierre de taille lisse;
- les composantes de la façade, dont la tour centrale en faible saillie encadrée de contreforts et surmontée d'un clocher à base carrée doté d'une flèche et d'une croix, les tours latérales de plan circulaire coiffées d'un clocheton ceinturé d'une balustrade, les portails cintrés (dotés de portes en bois à double vantail et à panneaux inscrites sous un arc cintré à clé décorative), le portique semi-circulaire à colonnade surmonté d'un balcon ceinturé d'une balustrade, les porches latéraux (de plan rectangulaire coiffés d'un toit à deux versants et dotés d'une porte en bois à panneaux surmontée d'une imposte cintrée et inscrite dans un arc cintré), les ouvertures cintrées, celles en forme de meurtrières, la rose inscrite dans un grand arc cintré, les bandeaux ainsi que les chambranles;
- les composantes des longs pans, du transept et du choeur, dont le soubassement surhaussé, les porches (de plan rectangulaire, coiffés d'un toit à deux versants et dotés d'une porte en bois à double vantail et à panneaux surmontée d'une imposte cintrée et inscrite dans un arc cintré), les ouvertures cintrées, les oculi, les soupiraux rectangulaires, les bandeaux, les chambranles, les chaînes verticales, les croix et la souche de cheminée;
- la sacristie greffée à l'abside dans le prolongement du choeur, dont le plan carré à un étage et à soubassement surhaussé, la maçonnerie en pierre à bossage et en pierre de taille lisse, le toit à croupe couvert de tôle posée à la canadienne, les saillies à pignon, les fenêtres rectangulaires à carreaux jumelées, les soupiraux rectangulaires, les chambranles, le bandeau ainsi que les chaînes verticales.