Description of Historic Place

Le site du patrimoine de l'Église-de-Saint-Joachim, constitué en 2006, comprend un lieu de culte de tradition catholique ainsi que son terrain. Érigée en 1954 et 1955, l'église en granit rose est coiffée d'un toit à deux versants complété de nombreux pignons latéraux. Elle présente un plan en croix latine composé d'une nef rectangulaire, d'un transept et d'un choeur plus étroit terminé par un chevet plat. La façade aménagée sur un mur pignon comporte une ouverture centrale cruciforme et est flanquée d'une tour-clocher. Une sacristie rectangulaire à un étage, coiffée d'un toit plat, est aménagée perpendiculairement au mur latéral gauche de l'église et un baptistère en saillie est construit dans le prolongement du transept. Le site est implanté en bordure d'une intersection, sur une dénivellation de terrain, dans l'arrondissement municipal de Chicoutimi de la ville de Saguenay.

Heritage Value

La valeur patrimoniale du site du patrimoine de l'Église-de-Saint-Joachim repose sur l'intérêt architectural du lieu de culte. Érigé en 1954 et 1955, celui-ci témoigne d'une époque de transition au sein du paysage bâti religieux du Québec. L'édifice conserve en effet des éléments issus de l'architecture religieuse traditionnelle, comme le plan longitudinal, le toit à deux versants droits, la façade aménagée sur un mur pignon, la tour-clocher et le parement en pierre. Toutefois, le bâtiment se distingue par l'intégration d'éléments issus de l'architecture moderne. La simplicité de l'ornementation, reposant essentiellement sur le jeu des volumes et des matériaux ainsi que sur le rythme et la forme des ouvertures, s'inscrit notamment dans les caractéristiques du modernisme. L'église de Saint-Joachim rappelle ainsi le renouveau qui marque fortement l'architecture religieuse de la région du Saguenay à partir du milieu du XXe siècle. Par ailleurs, le lieu de culte témoigne de l'influence de l'architecture réalisée par dom Bellot (1876-1944) dans la conception des édifices religieux québécois du milieu du XXe siècle. Plusieurs des formes qu'il privilégie sont utilisées par d'autres architectes, dont les arcs paraboliques. À l'église de Saint-Joachim, les ouvertures surmontées d'un arc en mitre et celles de forme hexagonale, entre autres, illustrent aussi l'influence des formes popularisées par dom Bellot.

La valeur patrimoniale du site repose également sur son association avec les architectes Alfred Lamontagne (1883-1967) et Armand Gravel (1895-1980). Lamontagne établit sa renommée au Saguenay dès 1919, alors qu'il se voit confier l'important mandat de reconstruire la cathédrale Saint-François-Xavier. Durant les années 1920 et 1930, il conçoit de nombreux édifices institutionnels ainsi que plusieurs bâtiments commerciaux à Chicoutimi. Il s'associe en 1934 à Gravel, jeune architecte natif de Chicoutimi et formé entre autres auprès du célèbre architecte montréalais Ernest Cormier (1885-1980). Dès lors, les réalisations de la firme Lamontagne et Gravel tendent vers une facture plus moderne et fonctionnaliste. L'église de Saint-Joachim figure parmi les oeuvres tardives des architectes, qui mettent fin à leur collaboration en 1961.

La valeur patrimoniale du site repose en outre sur son intérêt historique. L'église actuelle est le troisième lieu de culte destiné aux paroissiens de Saint-Joachim, un secteur ouvrier de Chicoutimi. Les architectes Lamontagne et Gravel conçoivent en effet une première église sur le site dit du « parc Caron ». En 1942, avant la fin des travaux, le bâtiment est détruit par un incendie. Un deuxième édifice en brique est alors immédiatement bâti au même endroit selon les plans des mêmes architectes. La paroisse de Saint-Joachim est érigée canoniquement en 1951. Dans la nuit du 24 au 25 avril 1954, une conflagration détruit à nouveau l'église. Les paroissiens se réunissent alors temporairement dans l'école Saint-Joachim en attendant la construction d'un nouvel édifice. Le lieu de culte actuel est finalement érigé à proximité de l'emplacement d'origine. L'église témoigne de la persévérance des paroissiens de Saint-Joachim pour se doter d'un lieu de culte.

Source : Ville de Saguenay, 2009.

Character-Defining Elements

Les caractéristiques de l'église de Saint-Joachim liées à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan en croix latine composé d'une nef rectangulaire, d'un transept et d'un choeur plus étroit terminé par un chevet plat, le soubassement surhaussé en façade ainsi que le toit à deux versants complété de nombreux pignons latéraux;
- les matériaux, dont le parement en granit rose, le soubassement en pierre à bossage ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois ou en pierre;
- les ouvertures, dont le portail en saillie (coiffé d'un toit en appentis, accessible par un escalier en béton et doté de trois portes en bois à simple ou à double vantail et ornées d'une croix), les portes à double vantail et à vitrage (une à imposte triangulaire), les fenêtres rectangulaires, la large fenêtre cruciforme, les rosaces et les fenêtres hexagonales;
- l'ornementation sobre, dont les remplages polygonaux, les appuis, les sections rectangulaires sous les ouvertures ainsi que les croix;
- la tour-clocher latérale, dont le plan carré, le toit en pavillon surmonté d'une croix, les fenêtres à arc en mitre à remplages polygonaux ainsi que les ouvertures rectangulaires groupées;
- le baptistère rectangulaire coiffé d'un toit à deux versants;
- la sacristie, dont le plan rectangulaire à un étage, le toit plat et les petites fenêtres rectangulaires à guillotine.

Les caractéristiques du site du patrimoine de l'Église-de-Saint-Joachim liées à son intérêt historique comprennent, notamment :
- sa situation en bordure d'une intersection, sur une dénivellation d'un terrain planté d'arbres, dans l'arrondissement municipal de Chicoutimi.