Description of Historic Place
La maison Maizerets, classée monument historique, est une ancienne résidence de campagne d'une institution religieuse d'enseignement. L'édifice, érigé vers 1713, est agrandi par la suite et reconstruit à plusieurs reprises après des incendies. Le bâtiment de plan rectangulaire à deux étages et demi et à soubassement surhaussé a une longueur de seize travées. Il est coiffé d'un toit à deux versants aux larmiers légèrement retroussés, percé de lucarnes à pignon et encadré de larges souches de cheminée. Des galeries longent une partie des façades avant et arrière. La maison Maizerets occupe un vaste terrain paysager et est entourée d'anciens bâtiments agricoles et d'autres dépendances. Elle est située dans l'arrondissement municipal de Limoilou de la ville de Québec. Elle bénéficie d'une aire de protection et un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.
Heritage Value
La valeur patrimoniale de la maison Maizerets repose sur son intérêt historique. La demeure a été liée à l'histoire du Séminaire de Québec pendant près de trois siècles. Le Séminaire achète la presque totalité de l'arrière-fief de la Trinité en 1705, notamment pour s'approvisionner en bois et en produits agricoles. Dès l'acquisition, un fermier s'installe dans une habitation bâtie vers 1697 à l'emplacement de la maison Maizerets. Le domaine conservera sa fonction agricole pendant deux siècles et demi. La maison, reconstruite vers 1713, sert également, dès le XVIIIe siècle, de résidence de campagne pour les prêtres et pour les élèves durant les jours de congé. Les cheminées peu nombreuses et l'absence de doubles-fenêtres témoignent de cette utilisation estivale. En 1932, le Séminaire crée une colonie de vacances sur les lieux. Le domaine demeure la propriété de l'institution jusqu'à son acquisition par la Ville de Québec en 1979, qui en préserve les fonctions éducatives et récréatives. L'édifice constitue l'un des rares exemples subsistants d'une telle résidence de campagne. En outre, la maison Maizerets a été la scène d'un épisode important de l'histoire militaire de Québec. En 1775, un détachement des troupes américaines occupe l'édifice et installe à proximité une batterie afin de bombarder les positions anglaises. À la levée du siège au printemps 1776, les Américains incendient le bâtiment, qui est reconstruit à partir des murs restants. La maison Maizerets évoque ainsi, tant par son architecture que par ses vestiges archéologiques, la vie quotidienne de ses occupants et certains événements marquants de l'histoire de Québec.
La valeur patrimoniale de la maison Maizerets repose également sur son intérêt architectural. La partie la plus ancienne, reconstruite et agrandie en 1777 par le maître maçon Michel-Augustin Jourdain (1731-1797), montre une parenté formelle avec d'autres bâtiments du Séminaire de Québec. La maison Maizerets comporte des murs en pierre crépis, percés de fenêtres disposées régulièrement sur les façades et encadrées de chambranles en pierre de taille. Lors des agrandissements de 1828 et de 1848 et 1849, les styles architecturaux en vogue sont ignorés et le bâtiment initial sert de modèle, perpétuant les formes issues de la tradition architecturale française. Toutefois, le maître maçon Jean Paquet (vers 1802- après 1851), qui construit la section ouest en 1848 et 1849, ne reprend pas la croupe du toit et érige un pignon en maçonnerie. La croupe de la partie est disparaît en 1928. Peu de changements ont été apportés à l'édifice par la suite. La maison Maizerets reflète ainsi le phénomène de mimétisme qui maintient, particulièrement dans les communautés religieuses, le style d'origine lors de reconstructions ou d'agrandissements. L'aménagement intérieur comporte également plusieurs caractéristiques rappelant les méthodes de construction et les savoir-faire traditionnels, telles que les planchers assemblés à rainures et languettes, les plafonds supportés par de grosses poutres de bois, l'escalier en bois assemblé à mortaises et chevilles ainsi que le mur de refend en maçonnerie crépie. Bien que remanié plusieurs fois, l'édifice reste donc un témoin de l'architecture du Régime français.
La valeur patrimoniale de la maison Maizerets repose aussi sur l'intérêt de son environnement. La demeure occupe un vaste domaine paysager. Quelques dépendances s'élèvent à proximité, notamment une chapelle, une grange en pierre et une étable en bois. Un jardin, un étang elliptique et un arboretum ont été aménagés à proximité de l'ensemble. La maison Maizerets constitue le coeur de ce parc compris dans ce quartier de l'arrondissement municipal de Limoilou à vocation principalement résidentielle, mais qui compte également quelques secteurs industriels et commerciaux bien implantés.
Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2008.
Character-Defining Elements
Les éléments clés de la maison Maizerets liés à son intérêt historique et architectural comprennent, notamment :
- son volume imposant, dont le plan rectangulaire allongé, l'élévation de deux étages et demi, le soubassement surhaussé de la partie ouest, le toit à deux versants aux larmiers légèrement retroussés et les galeries en bois des façades avant et arrière;
- les matériaux, dont les fondations et les murs en maçonnerie crépie, le lambris de bois du mur pignon est, la couverture en bardeaux de cèdre ainsi que les esses en fer forgé;
- les ouvertures, dont les fenêtres rectangulaires à battants et à petits carreaux disposées de façon régulière sur les façades avant et arrière, les portes à panneaux en bois, les lucarnes à pignon ainsi que les chambranles en pierre de taille et en bois;
- les deux souches de cheminée en maçonnerie crépie et la souche de cheminée en brique;
- les caractéristiques intérieures, dont les murs crépis, le mur de refend en maçonnerie, les planchers en bois assemblés à rainures et languettes, le plafond soutenu par des grosses poutres finies au rabot, les foyers en pierre, l'escalier en bois assemblé à mortaises et chevilles, les portes coupe-feu ainsi que la quincaillerie architecturale;
- le site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec.
Les éléments clés de la maison Maizerets liés à son implantation comprennent, notamment :
- sa relation avec les dépendances et avec les éléments paysagers du domaine, dont la chapelle, la grange en pierre, l'étable en bois, un ancienne résidence en bois, le jardin, l'étang elliptique, les marécages, les sentiers aménagés et les belvédères ainsi que l'arboretum;
- sa situation dans un quartier résidentiel comportant des secteurs commerciaux et industriels bien implantés.