Description of Historic Place
L'évêché d'Amos, cité monument historique, est une résidence épiscopale construite en 1945. L'édifice en pierre, de plan rectangulaire à deux étages et demi, est coiffé d'un toit à croupes tronqué et percé de lucarnes. Une annexe en pierre d'un étage, surmontée d'une terrasse, est greffée à l'arrière du bâtiment. Le bâtiment s'élève au coeur de l'un des ensembles institutionnels de la ville, comprenant notamment une ancienne école normale et un ancien séminaire. L'évêché d'Amos est implanté en retrait de la voie publique sur un terrain dénivelé, aménagé et planté d'arbres, à proximité de la rivière Harricana, dans la ville d'Amos.
Heritage Value
La valeur patrimoniale de l'évêché d'Amos repose sur son intérêt historique. L'édifice témoigne de la création du diocèse dans la première moitié du XXe siècle. La période comprise entre les deux guerres mondiales est marquée par une importante augmentation de la population de l'Abitibi. L'Église doit procéder au morcellement du diocèse d'Haileybury, qui couvre les régions du nord du Québec et de l'Ontario, pour faciliter la gestion des différentes paroisses nouvellement créées. La ville d'Amos, chef-lieu du district judiciaire de l'Abitibi depuis 1922, est choisie comme siège épiscopal du nouveau diocèse québécois, le 8 décembre 1938. Joseph-Aldée Desmarais (1891-1979) est sacré évêque l'année suivante. Celui-ci s'installe provisoirement dans une chapelle-école construite en 1913. L'érection du diocèse d'Amos favorise l'essor de la ville et l'implantation de nombreuses institutions scolaires, dont un séminaire et une école normale pour filles. En 1945, la résidence épiscopale est construite au nord de la ville, près de la rivière Harricana, pour répondre aux besoins grandissants du diocèse. L'évêché d'Amos évoque donc l'importance de la création du diocèse dans l'histoire de la ville et le rôle institutionnel central que tient Amos dans la région.
La valeur patrimoniale de l'évêché d'Amos repose également sur son intérêt architectural. L'édifice constitue un exemple représentatif de l'architecture régionaliste. Ce courant se développe au Québec entre 1925 et 1945. En réaction à l'industrialisation effrénée et au mouvement Beaux-Arts qui préconise un style universel, le régionalisme s'inspire plutôt de l'architecture traditionnelle et met en valeur les identités locales. Les édifices de la Nouvelle-France ou considérés comme typiquement canadiens-français servent ainsi de modèles aux architectes québécois. L'évêché d'Amos illustre les principes du régionalisme et rappelle l'architecture résidentielle traditionnelle par son plan rectangulaire, ses murs en pierre, son toit à croupes à pente aiguë et à larmiers retroussés ainsi que ses lucarnes à croupe. Les architectes ont par ailleurs cherché à souligner la fonction prestigieuse de l'édifice en employant des matériaux nobles comme le cuivre, la pierre et en édifiant une terrasse à l'arrière du bâtiment. L'évêché d'Amos constitue donc une interprétation moderne de la maison traditionnelle québécoise adaptée aux fonctions de résidence épiscopale.
Source : Ville d'Amos, 2009.
Character-Defining Elements
Les éléments caractéristiques de l'évêché d'Amos liés à son intérêt historique comprennent, notamment :
- sa localisation dans l'un des ensembles institutionnels de la ville, composé notamment d'une ancienne école normale, d'un ancien séminaire et d'une école secondaire;
- sa situation en retrait de la voie publique, sur un terrain dénivelé, aménagé et planté d'arbres matures, à proximité de la rivière Harricana.
Les éléments caractéristiques de l'évêché d'Amos liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et demi, le toit à croupes tronqué à pente aiguë et à larmiers retroussés ainsi que le portique surmonté d'un balcon;
- les matériaux, dont le soubassement en béton, le parement en pierre à bossage, la couverture en cuivre à baguettes ainsi que les éléments ornementaux et architecturaux en pierre de taille lisse et en métal;
- les ouvertures, dont les grandes fenêtres à arc surbaissé, les fenêtres rectangulaires (certaines à petits carreaux), les portes à carreaux (dont une surmontée d'une imposte vitrée et encadrée de baies latérales), la porte vitrée à double vantail, les vitraux signés Guido Nincheri, les soupiraux, les lucarnes à croupe, la lucarne engagée ainsi que les claveaux et les chambranles en pierre de taille lisse;
- les éléments ornementaux, dont les chaînes d'angle, le bandeau, les colonnes et le garde-corps en fer;
- l'annexe, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage, le soubassement fortement surhaussé, le toit en terrasse, le parement en pierre à bossage, les grandes fenêtres rectangulaires à arc surbaissé, les appuis en pierre de taille lisse, le parapet et les garde-corps en fer.