Description of Historic Place
Le site du patrimoine de l'Église-de-Saint-Jacques, constitué en 2006, est un ensemble institutionnel de tradition catholique aménagé en 1947. Il comprend l'église paroissiale de même que son presbytère. Le lieu de culte est composé d'une nef rectangulaire à laquelle se greffe perpendiculairement un volume rectangulaire coiffé d'un toit à croupes complété d'un pignon. Sa façade, aménagée sur un mur pignon, est dotée de trois portails. Une tour-clocher surmontée d'une flèche est adossée au long-pan nord de l'église tandis qu'une annexe à pans coupés complète le long-pan sud. Le presbytère est implanté perpendiculairement au mur nord de l'église, en retrait. De plan rectangulaire, son corps principal de deux étages et demi est coiffé d'un toit aigu à deux versants à larmiers retroussés. Une annexe de plan rectangulaire à un étage coiffée d'un toit à deux versants relie la maison curiale au lieu de culte. Une seconde annexe de volume semblable est adossée au mur pignon nord du presbytère. Le site du patrimoine de l'Église-de-Saint-Jacques est situé sur un vaste terrain gazonné bordé d'arbres matures, dans un quartier résidentiel, en milieu urbain, dans le secteur sud d'Arvida. Il fait partie de l'arrondissement municipal de Jonquière, dans la ville de Saguenay.
Heritage Value
La valeur patrimoniale du site du patrimoine de l'Église-de-Saint-Jacques repose sur l'intérêt architectural des édifices qui le composent. Construite en 1947, l'église constitue un exemple représentatif de l'architecture régionaliste. Ce courant se développe au Québec entre 1925 et 1945. En réaction à l'industrialisation effrénée et au mouvement Beaux-Arts qui préconise un style universel, le régionalisme s'inspire plutôt de l'architecture traditionnelle et met en valeur les identités locales. Les édifices de la Nouvelle-France ou considérés comme typiquement canadiens-français servent ainsi de modèles aux architectes québécois. L'église de Saint-Jacques illustre les principes du régionalisme. Elle rappelle les églises traditionnelles québécoises par sa nef rectangulaire, son toit aigu à larmiers retroussés et sa maçonnerie en gros moellons de pierre calcaire. Le presbytère jouxtant l'église s'inscrit également dans ce courant régionaliste. Il évoque l'architecture résidentielle traditionnelle par son toit aigu à deux versants à larmiers retroussés percé de lucarnes, ses murs en moellons et sa large souche de cheminée à deux têtes. Le site du patrimoine de l'Église-de-Saint-Jacques constitue un témoin important de l'influence de l'architecture régionaliste jusqu'au milieu du XXe siècle.
La valeur patrimoniale du site repose également sur son association avec Léonce Desgagné (1908-1979) et Paul Boileau (né en 1906). Ces deux architectes marquent de façon importante le paysage bâti de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean au milieu du XXe siècle. Associés de 1944 à 1958 sous la raison sociale Desgagné et Boileau, ils réalisent entre autres l'église de Saint-Édouard de Péribonka (1948-1949), l'église du Saint-Nom-de-Jésus à Saguenay (1950-1951), l'église de Saint-André-Apôtre à Saint-André-du-Lac-Saint-Jean (1950-1952) et l'église de Saint-Jude à Alma (1954). Natif de la région de Chicoutimi, Desgagné est le lauréat de nombreux prix d'excellence pour ses réalisations principalement concentrées au Saguenay. L'ensemble composé de l'église et du presbytère de Saint-Jacques est l'une des oeuvres représentatives de la production des architectes Desgagné et Boileau, à la fin des années 1940.
La valeur patrimoniale du site repose en outre sur son intérêt historique. Le site témoigne de l'histoire du développement d'Arvida, ville de compagnie construite à partir de 1926 pour loger les ouvriers et les cadres de l'Aluminium Company of America (ALCOA). Cette cité planifiée, dont les plans ont été dessinés par l'architecte new-yorkais Harry B. Brainerd, se distingue par l'aménagement de son territoire qui intègre les plus récentes théories urbaines de l'époque. Celui-ci se caractérise par les rues incurvées dans les secteurs résidentiels destinées à ralentir la circulation automobile, par la qualité de son paysage incluant plusieurs parcs et espaces verts et par son cadre bâti composé de trente-cinq différents types de résidences. La paroisse de Saint-Jacques-le-Majeur, située au sud du quartier d'origine, s'est développée en raison de l'importante croissance démographique des années 1940. En 1943, cette paroisse est érigée canoniquement. L'année suivante, une chapelle est aménagée dans un camp d'ouvriers de la rue De La Salle. L'actuelle église de Saint-Jacques, inaugurée en 1947, vient remplacer cette chapelle temporaire. Destinée à accueillir 850 nouveaux paroissiens établis à Arvida après la Seconde Guerre mondiale, ce lieu de culte demeure un témoin privilégié du développement et de la prospérité de la ville d'Arvida au milieu du XXe siècle.
Source : Ville de Saguenay, 2009.
Character-Defining Elements
Les éléments clés du site du patrimoine de l'Église-de-Saint-Jacques liés à son intérêt historique comprennent, notamment :
- son implantation sur un vaste terrain gazonné bordé d'arbres matures, dans un quartier résidentiel, en milieu urbain, dans le secteur sud d'Arvida.
Les éléments clés de l'église de Saint-Jacques liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont la nef rectangulaire surmontée d'un toit aigu à deux versants à larmiers retroussés, la tour-clocher greffée au long-pan nord (dotée d'une chambre des cloches de plan polygonal surmontée d'une flèche et d'une croix) ainsi que l'annexe à pans coupés coiffée d'un toit à croupes adossée au long-pan sud;
- les matériaux, dont le parement en moellons de pierre calcaire, la couverture en tôle à baguettes, les éléments architecturaux et ornementaux en pierre de taille ou en bois ainsi que la cheminée en brique;
- les caractéristiques de la façade aménagée dans l'un des murs pignons, dont le portail central (composé de pilastres, de consoles et d'un fronton surmonté d'une croix), les portails latéraux, les portes en bois ainsi que l'oculus central de grande dimension;
- les caractéristiques des longs-pans, dont les fenêtres à arc surbaissé, les soupiraux rectangulaires à carreaux, les panneaux en bois à caissons ainsi que le bandeau;
- le volume rectangulaire adossé perpendiculairement à l'arrière de la nef, dont le plan rectangulaire à un étage et demi et à soubassement dégagé, le toit à croupes couvert en tôle à baguettes, le pignon aigu, les ouvertures rectangulaires ou cintrées, les lucarnes à croupe ainsi que le bandeau.
Les éléments clés du presbytère de Saint-Jacques liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- le volume du corps principal, dont le plan rectangulaire à deux étages et demi ainsi que le toit aigu à deux versants à larmiers retroussés percé de lucarnes;
- les matériaux, dont la maçonnerie en moellons de pierre calcaire, la couverture en tôle à baguettes ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois;
- les ouvertures, dont les fenêtres rectangulaires à petits carreaux et les lucarnes à croupe;
- la souche de cheminée à deux têtes disposée dans le prolongement du mur pignon nord;
- l'annexe latérale sud reliant le presbytère et le lieu de culte, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage, le toit à deux versants à larmiers retroussés, le parement en moellons, la couverture en tôle à baguettes, les ouvertures rectangulaires à petits carreaux ainsi que le porche en pierre de taille surmonté d'un fronton;
- l'annexe latérale nord, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage, le toit à deux versants à larmiers retroussés, la galerie couverte, le parement en moellons, la couverture en tôle à baguettes, les éléments ornementaux et architecturaux en bois ainsi que les fenêtres rectangulaires à carreaux.