Description of Historic Place
L'église de Sainte-Anne-des-Monts, citée monument historique, est un lieu de culte de tradition catholique érigé de 1919 à 1925 et partiellement reconstruit en 1938. L'édifice en granit présente un plan en croix latine composé d'une nef, d'un transept et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle. Sa façade, dotée d'un portail triple, est encadrée par deux tours-clochers surmontées d'une flèche. Une sacristie de plan rectangulaire coiffée d'un toit à croupes est greffée à l'abside dans le prolongement du choeur. Elle est reliée à l'église par un chemin couvert. L'église de Sainte-Anne-des-Monts se situe en bordure d'une voie publique ancienne, à proximité du fleuve Saint-Laurent, dans la ville de Sainte-Anne-des-Monts.
Heritage Value
La valeur patrimoniale de l'église de Sainte-Anne-des-Monts repose sur son intérêt architectural. Elle constitue un exemple représentatif des édifices religieux construits dans les décennies 1920 et 1930 au Québec. À cette époque, l'utilisation de formes inspirées de styles historiques est privilégiée pour les lieux de culte. Toutefois, leur ornementation est plus dépouillée que celle des bâtiments réalisés au tournant du XXe siècle; elle sert essentiellement à mettre en valeur les volumes imposants. Érigée de 1919 à 1925, l'église de Sainte-Anne-des-Monts témoigne de l'influence de l'architecture néoromane par ses fenêtres cintrées groupées par trois, son portail central doté de colonnes engagées ainsi que par ses grands arcs aveugles ornant la façade et le transept. Sa monumentalité est marquée par la sobriété, obtenue essentiellement par le contraste de deux teintes de pierre. L'église de Sainte-Anne-des-Monts se distingue par sa maçonnerie en blocs de granit provenant de la grève. Elle constitue également l'une des plus vastes églises de la Gaspésie. Les autres lieux de culte gaspésiens sont généralement érigés en bois.
La valeur patrimoniale de l'église de Sainte-Anne-des-Monts repose également sur son association avec les architectes Thomas Raymond (1853-1923) et Louis-Napoléon Audet (1881-1971). Raymond pratique à Québec vers la fin du XIXe siècle et conçoit notamment plusieurs édifices du quartier Saint-Roch. Il est l'un des membres fondateurs de l'Association des architectes de la province de Québec. Durant les deux premières décennies du XXe siècle, il réalise les plans de plusieurs églises dans les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Celle de Sainte-Anne-des-Monts figure parmi ses derniers lieux de culte. Au décès de Raymond, l'église n'est pas terminée. Son parachèvement est confié à Louis-Napoléon Audet, qui en modifie légèrement les plans. Spécialisé en architecture religieuse, ce dernier est notamment le concepteur du palais épiscopal de Sherbrooke (1914-1918), de l'église Saint-Louis-de-France à East Angus (1921-1923) et de la cathédrale de Moncton (1939-1955). Il élabore également les plans de la basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré (1923-1937) en collaboration avec Maxime Roisin (1871-1960). L'église de Sainte-Anne-des-Monts s'inscrit dans une période charnière de la carrière d'Audet. En effet, au début de la décennie 1920, il recommence à travailler seul.
Source : Ville de Sainte-Anne-des-Monts, 2009.
Character-Defining Elements
Les éléments caractéristiques de l'implantation de l'église de Sainte-Anne-des-Monts comprennent, notamment :
- sa situation en bordure de la voie publique, à proximité du fleuve Saint-Laurent.
Les éléments caractéristiques de l'église de Sainte-Anne-des-Monts liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan en croix latine composé d'une nef rectangulaire, d'un transept et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle ainsi que le toit à deux versants droits couvert de tôle à baguettes;
- la façade en maçonnerie de granit, dont les deux tours-clochers (dotées d'un portail cintré latéral, de fenêtres rectangulaires à carreaux ainsi que d'une chambre des cloches percée d'ouvertures cintrées et surmontée de pignons, d'une flèche polygonale et d'une croix), le portail central (composé de trois portes surmontées d'un tympan cintré et vitré, séparées par des colonnes engagées), les ouvertures cintrées et groupées par trois, le pignon central (couronné d'une statue de sainte Anne), le contraste créé par deux teintes de pierre, les bandeaux, les linteaux et les appuis, les arcs aveugles, les clefs décoratives et les motifs en croix grecque;
- les murs de la nef, du transept et du choeur, dont la maçonnerie en granit, les fenêtres cintrées de dimensions variées (certaines groupées par trois), les soupiraux à arc surbaissé, le contraste créé par deux teintes de pierre, les bandeaux, les linteaux et les appuis, les arcs aveugles et les clefs décoratives;
- la sacristie greffée à l'abside dans le prolongement du choeur, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage, le soubassement surhaussé, le toit à croupes couvert de tôle à baguettes, les fenêtres cintrées (certaines groupées par trois), les soupiraux à arc surbaissé, le contraste créé par deux teintes de pierre, les bandeaux, les linteaux et les appuis, les arcs aveugles et les clefs décoratives;
- le chemin couvert reliant la sacristie et l'église, dont la maçonnerie en pierre, le toit en appentis couvert de tôle à baguettes, les ouvertures rectangulaires, les linteaux et les appuis;
- les hautes souches de cheminée couvertes de tôle.