Description of Historic Place
Le noyau religieux de Saint-Léonard-de-Portneuf, cité monument historique, forme un ensemble institutionnel de tradition catholique aménagé à partir de 1897. La désignation inclut également le cimetière, le terrain et les dépendances. L'église en brique se compose d'une nef rectangulaire prolongée par un choeur plus étroit terminé par un chevet plat. Une sacristie rectangulaire prolongée par une abside à pans coupés est greffée à l'église dans le prolongement du choeur. Le presbytère en brique, de plan carré à deux étages et coiffé d'un toit en pavillon, est implanté à gauche de l'église. Le cimetière s'étend à droite et à l'arrière du lieu de culte, sur un terrain au relief peu accusé, ponctué de monuments funéraires et planté d'arbres. L'ensemble est aménagé dans le noyau villageois de la municipalité de Saint-Léonard-de-Portneuf.
Heritage Value
La valeur patrimoniale du noyau religieux de Saint-Léonard-de-Portneuf repose sur l'intérêt historique de l'ensemble. Il témoigne des origines et du développement de la municipalité. Les premiers habitants s'établissent dans le secteur de Saint-Léonard vers le milieu du XIXe siècle. Ceux-ci souhaitent, après quelques années, se détacher de la paroisse de Saint-Raymond-Nonnat. Le 14 décembre 1897, la paroisse Saint-Léonard-de-Port-Maurice est érigée canoniquement. L'église est construite en 1898 sur un terrain donné par des résidents. L'année suivante, la municipalité de Saint-Léonard-de-Port-Maurice, devenue plus tard Saint-Léonard-de-Portneuf, est créée. Le cimetière est aménagé en 1900 et le presbytère est construit en 1904. La présence de l'ensemble religieux incite les habitants à s'établir autour de celui-ci. Le noyau religieux de Saint-Léonard-de-Portneuf rappelle ainsi l'importance de ce pôle institutionnel dans l'histoire de la municipalité.
La valeur patrimoniale du noyau religieux de Saint-Léonard-de-Portneuf repose également sur son intérêt architectural. Le lieu de culte témoigne de la persistance des formes traditionnelles dans l'architecture catholique québécoise de la fin du XIXe siècle. Il montre une filiation avec les églises du Régime français, notamment par son plan rectangulaire composé d'une nef à un vaisseau prolongée par un choeur plus étroit à chevet plat, ainsi que par son clocher surmontant l'avant du faîte du toit. Sa façade, avec ses ouvertures cintrées, ses oculus, ses pilastres et son retour de corniche, illustre également la persistance du vocabulaire classique dans l'architecture des églises rurales jusqu'au tournant du XXe siècle. L'église de Saint-Léonard se distingue aussi par l'utilisation d'un parement en brique, moins coûteux, alors que la majorité des édifices religieux de la région sont construits en pierre, un matériau abondant dans le comté de Portneuf. Le presbytère témoigne de la popularité de la maison cubique, issue du modèle américain dit « Four Square House ». Le plan carré du corps de logis principal, l'élévation de deux étages, le toit en pavillon et la galerie le ceinturant sur trois côtés constituent des caractéristiques de ce modèle. L'église et le presbytère de Saint-Léonard-de-Portneuf témoignent de l'utilisation de différents styles dans l'architecture religieuse catholique au tournant du XXe siècle. Ils montrent également un souci d'harmonisation de l'ensemble par l'utilisation de matériaux communs.
La valeur patrimoniale du noyau religieux de Saint-Léonard-de-Portneuf repose aussi sur l'association de l'ensemble avec les architectes Joseph-Georges Bussières (vers 1865), David Ouellet (1844-1915) et Pierre Lévesque (1880-1955). L'église est érigée selon les plans de Joseph-Georges Bussières. Cet architecte réalise plusieurs lieux de culte dans la région de Portneuf. L'église de Saint-Léonard est une oeuvre sobre qui se démarque dans la production éclectique de Bussières. Le presbytère est conçu par le beau-père de Bussières, David Ouellet (1844-1915), et son associé de l'époque, Pierre Lévesque (1880-1955). Ces deux architectes de Québec se spécialisent en architecture religieuse. Ils modifient notamment plusieurs façades d'églises, auxquelles ils donnent souvent un caractère éclectique. Le noyau religieux de Saint-Léonard-de-Portneuf illustre bien l'adaptation du travail des architectes aux moyens modestes d'une paroisse rurale.
Source : Municipalité de Saint-Léonard-de-Portneuf, 2008.
Character-Defining Elements
Les éléments clés du noyau religieux de Saint-Léonard-de-Portneuf liés à son intérêt historique comprennent, notamment :
- leur implantation à proximité de la voie publique, au centre du noyau villageois.
Les éléments clés de l'église de Saint-Léonard-de-Portneuf liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan composé d'une nef rectangulaire prolongée par un choeur plus étroit terminé par un chevet plat, le toit à deux versants droits couvert de tôle et le clocher surmontant le faîte avant;
- sa façade, dont le parement en brique rouge, le porche central (muni d'une porte à panneaux à double vantail, de fenêtres cintrées et d'un fronton percé d'un oculus), les portes à panneaux surmontées d'un tympan vitré, les fenêtres cintrées, l'oculus, les appuis en pierre, les pilastres, les bandeaux, la corniche moulurée et les retours de corniche;
- les murs de la nef et du choeur, dont le soubassement en pierre marqué par un bandeau, le parement en brique rouge, les fenêtres cintrées (groupées par trois au niveau du choeur), les appuis en pierre, les pilastres et la corniche moulurée;
- la sacristie greffée à l'abside dans le prolongement du choeur, dont le plan rectangulaire prolongé par un choeur plus étroit terminé par une abside à pans coupés, l'élévation de deux niveaux, le toit à deux versants droits couvert de tôle, le soubassement en pierre surhaussé et marqué par un bandeau, le parement en brique rouge, le parement de planches horizontales de l'abside, les fenêtres rectangulaires, les fenêtres à arc surbaissé, la porte surmontée d'une imposte vitrée, les pilastres, la corniche moulurée et les retours de corniche;
- les souches de cheminée couvertes de tôle posée à la canadienne;
- le parvis en granit.
Les éléments clés du presbytère liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan carré du corps de logis principal, l'élévation de deux étages, le toit en pavillon et la galerie couverte ceinturant l'édifice sur trois côtés;
- les matériaux, dont le soubassement surhaussé en pierre, le parement en brique rouge, la couverture en tôle ainsi que les éléments ornementaux et architecturaux en bois et en fer;
- les ouvertures, dont les fenêtres rectangulaires à grands carreaux, les portes à panneaux et à imposte (une à double vantail), les soupiraux ainsi que les plates-bandes et les appuis;
- l'ornementation sobre, dont les supports et le garde-corps métalliques;
- l'annexe située à l'arrière du bâtiment, dont le plan carré, l'élévation de deux étages, le toit à croupe, le parement en brique et les ouvertures rectangulaires;
- les escaliers;
- la souche de cheminée en brique.
Les éléments clés du cimetière comprennent, notamment :
- sa situation à droite et à l'arrière du lieu de culte, sur un terrain au relief peu accusé planté d'arbres;
- la sobriété des stèles disposées en rangées droites;
- la présence d'un monument du Sacré-Coeur, d'un chemin de croix en granit et d'une croix en fer.