Description of Historic Place
Le presbytère de la Mission-Catholique-Chinoise-du-Saint-Esprit, classé monument historique, est une ancienne résidence à caractère religieux d'inspiration néoclassique construite entre 1840 et 1845 et agrandie entre 1879 et 1906. La désignation inclut trois parties juxtaposées constituées de trois étages de maçonnerie, qui forment un plan en « L ». La façade principale du corps de bâtiment ainsi que l'annexe latérale sont en pierre de taille. Les autres murs et l'annexe arrière sont en brique. L'ensemble est partiellement coiffé d'un toit en fausse mansarde percé de lucarnes ornementées. Le presbytère se trouve à l'angle de deux rues, dans un secteur urbain dense situé à la limite ouest du quartier chinois, dans l'arrondissement Ville-Marie de la ville de Montréal. Cet édifice est englobé dans l'aire de protection de l'église adjacente, qui comprend un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec.
Heritage Value
La valeur patrimoniale du presbytère de la Mission-Catholique-Chinoise-du-Saint-Esprit repose sur son ancienneté. En effet, la partie la plus ancienne du bâtiment a été érigée entre 1840 et 1845 par l'Église sécessionniste d'Écosse pour servir de presbytère. Elle rappelle ainsi l'importance de la communauté écossaise à Montréal au XIXe siècle. L'édifice est également l'un des rares témoins de cet ancien quartier résidentiel qu'était le faubourg Près-de-Ville. Avec l'église adjacente, ce presbytère de style néoclassique se démarque aujourd'hui des édifices de bureaux et commerciaux contemporains qui l'entourent. À la faveur d'un dégagement, les deux bâtiments constituent, à cause de leur échelle, de leur maçonnerie et de leurs caractéristiques architecturales, un repère visuel important dans un quartier qui a connu de grands bouleversements au cours des dernières décennies du XXe siècle.
La valeur patrimoniale du presbytère de la Mission-Catholique-Chinoise-du-Saint-Esprit repose aussi sur son intérêt pour l'histoire religieuse et éducative du Québec. Les sécessionnistes d'Écosse occupent le presbytère jusqu'en 1864. Les Sulpiciens en font alors l'acquisition avec l'église et en demeurent propriétaires jusqu'en 1936. Durant cette période, un patronage Saint-Vincent-de-Paul y est installé. L'organisme offre un refuge à de jeunes apprentis, tout en leur assurant une formation technique et un enseignement religieux. Le bâtiment tel qu'il se présente aujourd'hui témoigne de cette fonction. En effet, l'édifice est agrandi entre 1879 et 1906 afin de mieux répondre aux besoins des élèves et des enseignants. Ainsi, une annexe en brique est construite à l'arrière le long de la rue Jeanne-Mance, un troisième étage avec toit en fausse mansarde percé de lucarnes ornementées est ajouté et une seconde annexe, en pierre celle-là, vient relier le presbytère et l'église. Les grandes fenêtres de l'annexe sont caractéristiques des édifices scolaires, qui nécessitent un éclairage adéquat des classes. L'édifice reprend sa fonction de presbytère en 1957, au moment où la mission catholique chinoise du Saint-Esprit s'y installe.
Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.
Character-Defining Elements
Les éléments caractéristiques du presbytère de la Mission-Catholique-Chinoise-du-Saint-Esprit liés à son implantation incluent, notamment :
- sa situation à la limite ouest du quartier chinois, dans un secteur urbain dense;
- sa façade sur une rue piétonnière;
- sa relation avec l'église, aussi classée monument historique;
- le dégagement offrant une percée visuelle sur les deux édifices.
Les éléments caractéristiques du presbytère de la Mission-Catholique-Chinoise-du-Saint-Esprit liés à son intérêt historique incluent, notamment :
- les trois parties, soit le corps de bâtiment en pierre de taille et en brique, l'annexe en brique le long de la rue Jeanne-Mance et l'annexe en pierre entre le presbytère et l'église;
- son volume, dont le plan en « L », les trois étages de maçonnerie, le toit en fausse mansarde du corps de bâtiment et de l'annexe arrière ainsi que le toit plat de l'annexe est;
- ses matériaux, dont le soubassement en pierre, la maçonnerie en pierre de taille (façade principale), en pierre et en brique ainsi que les éléments ornementaux en pierre de taille;
- ses ouvertures disposées de façon régulière et symétrique, dont les fenêtres à battants de la façade, les fenêtres à guillotine du mur ouest, la lucarne en pignon de la façade et sa fenêtre cintrée ainsi que les lucarnes à fronton cintré du côté ouest;
- son ornementation, dont la corniche à modillons, les chaînes d'angle, les bandeaux, les appuis de fenêtre et les linteaux.